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Forum de Guilde Rp de la Confrérie du Thorium.
 
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 [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.

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shiroten
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MessageSujet: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeLun 17 Sep - 13:27

(HRP:Première partie de ce que devient Armenn après vous avoir quittés, ceci n'est pas un Rpp, personne ne peut l'influer. Merci de votre compréhension, et bonne lecture.)


La nuit s’étirait calmement sur les Marches de l’Ouest. Les champs environnants semblaient un peu plus calmes qu’il y a quelques mois. Peut être finalement les efforts des forces humaines avaient permis de réduire la menace défia. Oui peut être, enfin si l’on s’arrêtait à ce que l’on voyait ici. Armenn se tenait en haut d’une falaise, guettant la plage qui sous ses yeux se laissait racler par une mer agitée. Entièrement habillée de cuir et portant une arme aussi coupante qu’effrayante elle était méconnaissable. A dire vrai elle avait même teint ses cheveux et portait une paire de lunettes. Avec tout cela il aurait été bien difficile de la reconnaître. Seul des gens au regard extrêmement perçant et la connaissant parfaitement auraient eu une chance d’entrapercevoir un certain bracelet à son poignet. En réalité elle ne ressemblait en rien à la femme connue des Ailes d’Ysera. Un homme passant par là n’aurait vu que ce qu’elle souhaitait qu’on voit, une voleuse, une assassine, une défia ! Cela faisait un mois déjà qu’elle prenait la plupart de son temps pour infiltrer une chambre particulière de cette confrérie.

En réalité il y avait deux têtes en haut de ces voleurs. Deux frères jumeaux. Sauf que le premier ne savait rien de l’existence du second, et que le second avait sous sa botte une armée inconnue, aux mœurs cachées et au travail insoupçonné. Et étrangement cette branche là était bien plus dangereuse. Armenn n’infiltrait pas cette faction par désir de porter la lumière, non, pas cette fois. En vérité elle faisait cela pour se venger, et se défendre. Celui qui était le frère sosie de Vancleef, passait la majeure partie de son existence en vue de tous, caché sous un autre nom. Un nom honni par la paladine. Cet homme avait été l’une de ses premières connaissances, un garçon de son âge avec qui elle avait pu jouer, entre deux leçons des sœurs du couvent où elle vivait. Ce garçon et elle, devenant chacun des adolescents, avaient fini par tomber amoureux…du moins elle l’avait été, et il avait fait croire l’être. En fin de compte il l’avait trompée et s’était jouée d’elle. Il ne l’avait approchée et charmée dans le seul but d’accéder à certains trésors de l’église. Des textes anciens et quelques reliques inestimables. Ce porc l’avait méprise et il avait ri devant elle de ce travail bien accompli. Peu après Armenn avait intégré l’Ordre des Paladins et dans ses premières missions avait pu approcher les défias. Par chance elle retrouva son « amoureux » et de rage tua son escouade et de son épée lui trancha presque le visage en deux. Elle s’était sentie libérée, et avait enterré ce passé.

Mais deux ans passèrent et un soir….

Un soir alors qu’elle se promenait seul et sans équipement aux abords du sanctuaire, il était réapparu, lui tombant dessus avec une vingtaine d’hommes par surprise. Empoisonnée et blessée, elle n’avait rien pu faire. Il s’était penché sur elle, léchant son visage, caressant son corps, crachant son venin. Oh il pouvait être rancunier ! Elle lui avait laissé une si belle marque de son amour, traversant sa tête du menton au front. Et il souhaitait se venger en la violant. Il avait commencé à descendre son pantalon…et là… L’esprit scellé en son corps avait pris le dessus, alors même qu’elle perdait conscience. La magie, ô combien forte et dépassant l’entendement de la jeune femme, s’était libérée, décuplant les forces de son corps déjà rompu au combat, ajoutant à sa furie une force maléfiques. Les défias étaient tombés comme des mouches, et avant que le premier corps soit froid, tous étaient étendus sur le sol, sans vie.

Armenn était rentré en partie, inconsciente, guidée par cet esprit intrus. Kelana l’avait trouvée et s’était occupée d’elle. Les souvenirs avaient été bloqués par son intellect, l’évènement trop perturbant pour elle. Ce n’était qu’après une seconde attaque que la mémoire lui revint. Une attaque à laquelle Shiroten avait pu assister sur la fin. Une attaque où son amie avait pu voir la force brutale et insoumise qui sommeillait véritablement en elle. Mais Armenn n’en eut pas conscience, toute entière à sa rage. En moins de cinq minutes elle avait éventré, égorgé, brisé et détruit plus de cinquante assassins. Le salop qui s’était fichu d’elle était dans ses mains, soulevé du sol, son cou pris en étau entre ses doigts….et avait disparu. Juste avant la paladine avait senti la souillure d’un démon lié à lui. Ce moins que rien trouvait sa proie trop forte et avait offert son âme pour obtenir, pensait il, plus de force. Une raison de plus de faire taire sa vie, mais une difficulté supplémentaire aussi. Puis elle s’évanouit, Shiroten la recueillant.


C’est à la suite de cela qu’elle avait décidé de se débrouiller seule, malgré les réticences et sermons conjointement donnés par Kelana et la prêtresse draenei. Plusieurs fois elle était partie seule, sans rien dire, et était revenue blessée et même empoisonnée. Chaque fois elle s’était tue, racontant simplement qu’elle faisait ce qu’elle devait faire. Et que nul autre qu’elle était en mesure de réaliser. Son oncle l’avait aidée à approcher les défias, et elle avait fini par trouver un moyen de rentrer parmi les pires d’entre eux. Ce soir, un bateau devait venir chercher de nouvelles recrues. Elles allaient être mises à l’épreuve, et certains peut-être, finiraient par entrer dans cette escouade d’élite. L’épreuve était une mort à coup sûr, ou peu s’en faut, elle le savait…mais elle devait tuer Vancleef second, et pour cela il fallait l’approcher, ce rat se terrant apeuré de sa dernière escarmouche avec l’humaine.

Il était minuit et le bateau approchait enfin. Une à une des ombres apparaissaient sur la grève et s’engageaient sur le bastingage. Armenn en était…


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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeLun 17 Sep - 13:27

Des heures qu'ils naviguaient, des heures enfermés dans une cale vermoulue et emplie d'eau croupie. L'odeur nauséabonde n'avait pas été arrangée par les quelques passagers qui avaient vidés leur ventre d'un repas certainement trop lourd. Armenn avait passé le voyage assise contre un pilier, sa lame en forme de faux posée contre son épaule, l'air aussi dangereux que n'importe quel autre assassin présent...peut être plus en fait. Elle n'avait pas essayé de garder le sens ni du temps ni de l'orientation. Cela ne lui servirait en rien après tout. La paladine ferma un oeil et se laissa bercer par les flots.

C'est par un coup de pied dans les côtes qu'on la sortit du réveil, un défia la regardant d'un oeil mauvais. Ouais elle aurait pu mourir là, et alors? Se levant elle toisa le voleur, le dépassant d'une tête, et remit en place sa lame de manière à bien montrer le tranchant de son fil, on ne peut plus dangereux. L'homme finit par gueuler à tout le monde qu'ils étaient arrivés et que s'ils ne voulaient pas mourir dans la minute qui venait ils feraient mieux de se mettre en ligne sur la plage dans l'instant. D'un pas lent et mesuré Armenn passa devant lui et monta l'échelle.
C'était l'aube, une île comme une autre, assez vaste semblait il. Et ils devaient être une cinquantaine à se mettre en rang. Un..lieutenant les passa en revue et leur expliqua rapidement le "petit jeu" auquel ils allaient être soumis. Sur l'île étaient disséminés dix trésors, dix pièces frappées d'un sceau particulier, le sceau de leur fraternité. En jeu, quatre groupes de cinquantes hommes et femmes (tous humains, attention), chacun partant d'un point cardinal de l'île. Ce soir, à minuit, ceux qui se présenteraient au manoir au centre de l'île, avec une de ces pièces, seraient accueillis dans la confrérie.
Une fois les mots retombés, certains se regardèrent une seconde ou deux, et d'autres commencèrent à courir. Tout à coup se fut la ruée, un ou deux hommes seulement gardant leur sang froid et restant derrière, dont Armenn. Pourquoi courir partout à la recherche d'une si petite chose alors qu'il suffisait d'attendre aux portes du manoir qu'on la lui apporte? Visiblement elle n'était pas seule à être arrivée à cette déduction. Des lames sortirent de leur fourreau, le soleil levant faisant briller un instant ces porteurs de mort. Armenn commença à avancer d'un pas feutré, calme et détendue. Ils n'étaient que cinq en réalité, que risquait elle? Deux s'attaquèrent, trop près l'un de l'autre pour rester ainsi plus longtemps; elle haussa les épaules. Dans son dos un troisième homme voulu la garotter, au moment où il passait ses bras devant elle, il se retrouva la glotte explosée par un coup de coude jeté avec nonchalance. Relevant une dague, la paladine laissa l'homme tomber dessus et se tuer tout seul. Les deux autres s'étaient presque entretués, quels incapables pensa-t-elle! Cela en laissait deux encore. Et au vu de son dernier exercice ils semblaient vouloir l'attaquer conjointement pour la mettre au silence. L'un avança par la droite, l'autre par la gauche, un simple étau...mais inefficace. Quand le premier lança son bras, visant de son épée ses côtes la jeune femme n'eut qu'à faire un pas pour laisser son bras continuer son geste, et plonger dans le buste du second. Récupérant la main de ce pauvre homme, elle lui tordit le bras, amenant sa dague jusqu'à l'artère du premier assassin, abasourdi...visage qu'il garda dans la mort.
Le soleil était levé depuis cinq minutes et déjà cinq corps dévidaient une couleur bien brunâtre dans le sable blanc. Armenn souffla un peu, montrant aux examinateurs encore présent combien elle s'ennuyait de ce jeu. Certains n'apprécièrent pas ses manières, d'autres en sourirent. Mais de toute façon l'humaine était déjà dans la forêt et ne vit pas leurs réactions. En chemin elle réfléchissait encore, à comment entrer dans le manoire, comment ne pas se faire repérer, comment l'approcher...De temps à autre elle tombait dans une embusquade et devait alors sortir sa faux pour répendre le sang. Certaines fois ses mains suffisaient, mais la journée avançant les survivants étaient d'une autre étoffe. A midi elle était déjà en vue du manoir. Les bras le long du corps, son arme rangée elle approcha des marches. Un garde l'arrêta.


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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeLun 17 Sep - 13:28

-Ben alors petite où tu vas comme ça?

L'humain était hautain et niaiseux, cela se voyait...et se sentait. Une affreuse odeur de vin piqué sortait de sa bouche dès lors qu'il l'ouvrait. Armenn ne s'en cacha pas et se pinça le nez de dégoût.

-Be quoi ptiote? Serait ty la première fois qu'ty vois un homme, un vrai?

Le défia la reluquait d'un oeil torve, sa langue aurait pendu de sa bouche qu'elle n'en aurait même pas été étonnée. Ce soudard osa même s'approcher, plongeant son regard dans le décolleté de la paladine.

-Mais c'est qu'ya du monde au balcon qu'on dirait hein?

L'autre garde, resté en haut des marches, semblait ne pas goûter au jeu de son comparse. Après tout ils étaient normalement là pour empêcher quiconque d'entrer dans le manoir, à moins qu'ils soient en possession d'une des pièces...Et ce, seulement à la mi nuit. Quand l'homme saoûl tendit les bras pour toucher les seins d'Armenn elle lui attrapa les poignets, mais fut étonnée de sa force et de ses réflexes. Même rempli jusqu'aux oreilles d'alcool le garde était costaud et efficace. Un homme bien entraîné.

-Oh mais c'est qu'elle se défend la 'tite chatte! Vas y feule donc, j'aime quand ça s'débat!

Visiblement l'homme prenait goût à la résistance de sa proie...mais l'instant d'après il y goûta moins, lorsqu'il vit ses mains toujours accrochées à la chemise de la femme, et ses bras un peu plus loin d'elle. Pris de peur il se mit à hurler, avant de se retrouver la tête désolidarisée du tronc par un second coup, aussi fulgurant que le premier. Armenn rangea sa dague courbe et décrocha les mains de sa poitrine. Le second garde n'avait pas réagi. Peut être simplement parce qu'il n'était pas sensé le faire. En tout cas elle en fut contente car lui était sobre et cela ne se serait pas passé aussi aisément s'il avait voulu en découdre. Prise d'une idée subite elle fouilla le cadavre. Son sourire s'agrandit lorsqu'elle tomba sur un exemplaire des pièces qu'elle devait trouver. Elle la rangea dans sa botte, et gravit les marches, s'asseyant en face du garde, un fin sourire aux lèvres. Il ne lui restait plus qu'à attendre la nuit désormais...sans se faire tuer, ni voler.


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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeLun 17 Sep - 13:28

La journée avança lentement, quelques voleurs arrivant de temps à autre, le plus souvent amoindris. Certains se tuaient en bas des marches pour une pièce, et même parfois pour rien...c'en était risible. Ils n'avaient aucune organisation. Enfin elle ne s'en faisait pas, les véritables assassins arriveraient juste quand ils faudraient, ou tout comme elle étaient déjà là cachés quelque part. L'après midi s'écoula, ennuyeux et calme. Trop...beaucoup trop pour la paladine. Mais elle prit sur elle d'attendre, elle n'avait guère le choix après tout.

Finalement elle se permit une sieste, montrant ainsi une étonnante confiance en elle aux autres voleurs, mais ma foi cela pouvait aussi avoir son avantage. Un peu de peur et de mystère ne ferait pas de mal. Il fallait bien trouver un moyen d'expliquer le fait qu'elle ne se cachait pas parfaitement dans l'ombre. Car elle avait beau avoir eu un enseignement accéléré par son oncle, elle n'avait pas des années d'expertise comme lui. Heureusement pour elle, même si elle ne devait pas utiliser ses sorts de lumière, elle avait une parfaite maîtrise de ses armes.

La nuit tomba, doucement sur l'île, recouvrant à pas lent d'une chape grise les bois environnants. La nuit trouvant ses marques les derniers défias encore en vie se sentaient plus en sécurité. Cela du coûter la vie à certains au demeurant. A minuit, pas une minute de plus ni de moins (enfin selon l'ingénirie gobeline si parfaitement incapable d'être sure et précise), une lune au trois quarts ronde sortit de derrière un flanc de montagne et baigna les escaliers d'un halo argenté. Ceci finit de réveiller Armenn qui s'était largement assoupie, à demi adossée contre le mur. Elle se garda d'ouvrir les yeux, écoutant attentivement les bruits alentour. Une vingtaine d'hommes, et de femmes....au moins dix de trop donc. Finalement elle releva les paupières, laissant ses yeux s'habituer à la semi pénombre du devant du manoir.


Ils étaient tous là, au bas des marches, se lançant des regards plus foudroyant qu'aucun éclair né d'un orage. Ces chiens étaient là, prêts à entrer dans l'antre des hyènes, mais rares étaient ceux ayant la carrure suffisante...et les crocs aussi. Lentement la paladine se déplaça, libérant son épée de son dos, la laissant descendre dans sa main. La longue lame courbée reflétait le pâle halo de la lune. Bientôt elle le savait, elle serait nimbée de vermeil. La question qui restait en suspens était: seraient ils vraiment dix à passer les portes?


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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeLun 17 Sep - 13:28

Les gardes sur les marches ne bronchaient pas, enfin ceux qui restaient, Armenn en ayant tué un. Ils étaient il faut l'avouer, impressionnant de maîtrise. Ils dégageaient aussi une aura de sang, une aura meurtrière, tellement développée que l'on pouvait en oublier de respirer en s'approchant d'eux. Armenn avait rapidement jugé la menace et fut content de se trouver derrière eux, elle aurait moins d'hommes à abattre. Du moins l'espérait elle...la jeune femme n'avait pas envie de risquer une blessure pour rien. Pas maintenant qu'elle avait son entrée.

Un râle, voilà ce qui débuta le massacre. Massacre car on ne peut parler de bataille ni de meurtre dans l'art des assassins. En réalité dès que l'un des plus tentés attaqua son voisin, toute la paranoïa de ces hommes et femmes refit le dessus. Ils s'attaquèrent sans ordre, sans raison, frappant la chair à portée, taillant le cuir sous leurs yeux, faisant gicler le sang à s'en rendre aveugle. Un charnier, une honte pour des hommes sensés vouloir devenir des maîtres assassins.

Armenn du haut des marches put se permettre de regarder autour d'elle. A la lisière de la forêt quelques lueurs d'yeux se percevaient, et alors elle comprit. Sur les vingt personnes devant les marches, au mieux deux pièces circulaient. En réalité les assassins de talent avaient déjà récupéré les leurs, et attendaient patiemment en sécurité. Certains avaient même du orchestrer cette mise à mort. Elle du avouer qu'elle était impressionnée par la situation, cela présageait nombre de difficultés pour les épreuves à venir.

Au final ils furent dix à monter sur les marches, et rejoindre Armenn. Cela n'était certainement pas prévu par les organisteurs...La paladine espéra que cela ne lui vaudrait pas leurs foudres.


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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeLun 17 Sep - 13:28

Les lourdes portes de bois passées ils furent accueillis par une pénombre oppressante. Un claquement sourd accompagna la fermeture de leur voie de sortie. Quelques secondes passèrent durant lesquelles la tension monta. Même les plus proches, distancés d'à peine vingt centimètres, ne se voyaient pas. Tout à coup la lumière explosa, leur brûlant les rétines. Les plus rapides mirent une bonne dizaine de secondes pour retrouver la vue. Armenn fut parmis les premières à pouvoir détailler la salle où ils se trouvaient désormais.

Extrèmement haute de plafond, celui-ci était formé d'arches et de voûtes sombres, soutenues par de larges piliers bordeaux. Le sol était de marbre noir émaillé par quelques éclats d'argent. Sur les côtés des vitraux emplissaient la quasi totalité de la hauteur des murs. La paladine avait du mal à les distinguer et ne put comprendre ce qu'ils relataient. Face à elle un double escalier permettait de monter à une sorte de demi étage qui s'enfonçait plus loin dans le bâtiment. Et entre les escaliers une double porte donnait visiblement sur une autre pièce. La pièce était richement dotée en tapis et sculptures. Les défias avaient amassé de véritables trésors, comme s'il fallait encore en douter.

C'est l'instinct de la femme qui la prévint, non pas sa vue, car sans prévenir plusieurs formes apparurent, comme arrivées de nulle part, téléportées en hau des escaliers. Cinq personnes, cinq maîtres défias, et cinq juges aurait-on dit.Encapuchonnés et cachés derrière des masques ils auraient pu être des statues eux aussi, si ce n'est qu'ils se mirent à parler.


Ombre et souffle, peur et mort, froid et liquide. Voilà ce qui doit vous définir. Voilà ce que vous devez être. Voilà ce que vous devez infliger au monde.

Les cinq juges parlaient à tour de rôle, leurs voix s'entremêlant, formant une mélopée dérangeante et déroutante.

Vous allez passer la porte en dessous. Vous allez traverser ce manoire. Si tant est que vous puissiez. Trois salles à franchir. Trois concepts à incarner. Des milliers de morts possibles. Une seule façon de s'en sortir. A tour de rôle vous vous enfoncerez dans ces salles. Un par heure refermera son destin sur lui.

Une courte hésitation et l'un des juges rajouta:
Ici pas d'échappatoire possible, un seul pas sur les marches de l'escalier et vos jours prendront fin. Un seul pas vers la sortie ou les murs, et votre vie verra son terme arriver. Avancez, et subissez.

Certains se regardèrent, ayant du mal à déglutir ou même à respirer. D'autres regardaient impassiblement les juges. Certains jaugeaient déjà les autres participants. Armenn, elle, attendait déjà son tour. Un juge tentit le doigt, impérial, en direction d'un jeune elfe. Celui-ci devint plus pâle alors que de nature, presque fantômatique, et c'est presque à reculons qu'il se dirigea vers les portes, les mains tremblantes les ouvrit, et se glissa derrière.
Le son qu'elles produirent en se refemant rappelait le glas.


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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeLun 17 Sep - 13:29

Les heures s'écoulaient, huit déjà étaient entrés et le neuvième venait tout juste d'être appelé. Armenn l'observa. C'était un homme, grand, blond, à la musculature développée et aux traits couturés. Ses gestes étaient calculés, pensés, réfléchis, tout son être respirait la perfection....Tout du moins essayait il de paraître ainsi. Au vu de l'état de son équipement la paladine en doutait. Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour le regarder, et déjà elle reprenait l'affûtage et l'entretien de sa lame. L'épée-faux, avec sa large lame en forme de croissant et son métal noir, avait de quoi faire naître la peur dans les yeux de ceux qui se trouvaient du mauvais côté du fil. Cette arme était assez encombrante et lourde, mais Armenn savait parfaitement la manier. Et ce qu'elle instillait chez l'ennemi était un bon atout. De plus cela tendait à montrer qu'elle n'avait pas peur des autres assassins penchant pour la rapidité et la finesse. Encore un cran de plus vers le respect ou la crainte. Toutefois elle l'avait remarqué au cours de ces dernières heures, d'autres qu'elle avaient de quoi ici lui donner du fil à retordre. Ce chapitre des défias était vraiment une élite des élites. Ils formaient là les pires armes que les deux continents aient portées. Cela la rendait un peu nerveuse, car si jamais elle venait à être découverte....Non il ne fallait pas y songer...mais...et si c'était déjà le cas? Non! Se concentrer, ne pas penser, ne voir que la lame et sentir l'environnement. Corps et épée en un même ensemble. Esprit à l'abandon, instinct primaire en action.

Un doigt pointa son coeur. Elle leva les yeux vers les juges, les muscles du visage crispés, les mains grandes ouvertes, non loin de ses cuisses. Son tour arrivait. Elle eut l'impression que des dizaines de marteaux frappaient des tambours à chacun de ses pas résonnant sur le marbre à ses oreilles bourdonnantes. Ses mains touchèrent le bois des poignées des portes...du cèdre, les moulures avaient été parfaitement réalisées, aucun éclat, tout était parfaitement lisse et excellement dessiné. La porte s'ouvrit en laissant échapper un faible claquement lorsqu'elle actionna les poignées. Derrière la pénombre, derrière la mort, derrière la voie pour atteindre ce salop. Elle se faufila entre les batants. Et les referma.




Armenn essaya de respirer calmement, forçant tant bien que mal son coeur à rester calme. Ses yeux quant à eux essayaient de percer les pénombres environnantes. Ils finirent par réussir. La salle était grande, très. On aurait pu dire un salon avec ses tables et ses chaises, les nombreux plats qui étaient là présentés, et les bouteilles ouvertes. Mais il n'en était rien. C'était une boucherie, elle s'en rendit vite compte. Déjà rien que deux pas devant elle un prétendant gisait. La mort était vite arrivé pour lui. Là-bas derrière un buffet des pieds nageaient dans le sang...certainement un autre des prétendants. Pourquoi? Comment? La paladine essayait de comprendre ce qui avait été le pas décisif de ces voleurs. Car ce qui était certain, c'est qu'elle ne devait pas le commettre.

Elle patienta donc, observant, écoutant, sentant. Le sol comportait des tapis, recouvrant le plancher par endroits. Cela pouvait permettre de marcher plus silencieusement...à moins...à moins que cela cache un piège ou même seulement des planches pourries. Non il valait mieux se fier au bois lui même encore. Les murs laissaient des poutres apparentes, et les pierres saillaient régulièrement. Mieux valait ne pas trop s'en approcher, qui sait ce qu'ils cachaient en leur sein, ou derrière. La voute...pas la peine d'y penser, tellement haute qu'elle ne percevait rien à plus d'une dizaine de pieds. Tant d'endroits où cacher quelque chose, ou quelqu'un. Prêt à porter la mort implacablement. Il lui fallait réfléchir, et vite si possible car rester là n'était pas non plus la meilleure option, et un cadavre semblait d'ores et déjà le lui dire.

Elle fit un pas en avant, deux, toutes les fibres de son corps tendues, cherchant le moindre indice d'une présence quelconque, matérielle ou physique. Au troisième pas un corps bougea à sa droite, sans réfléchir mais sans aucun bruit, elle se jeta derrière un haut fauteuil. Aucun son. Si, en fait si. Un léger souffle, un bruit de vêtement, comme quelqu'un effectuant un mouvement de faible amplitude. Puis plus rien. Armenn attendit encore une trentaine de secondes et osa regarder derrière le fauteuil. Le corps avait repris sa place. Un assassin qui jouait le mort. Une première menace. La paladine respira doucement et reprit son observation.

Là, face à la cheminée éteinte, dans le canapé, qu'était ce? Un homme? Pas sur. Et à droite de la cheminée, était ce véritablement une statue de plâtre? Armenn prit le temps d'examiner un peu plus ses traits. Et cela porta ses fruits, car ses pieds avaient dessiné une trace dans la poussière du sol. Donc à moins que quelqu'un ait récemment déplacé la statue...elle n'en était pas une. Pliée en deux la femme avança furtivement jusque sous une autre table. Tournant sur elle même elle regarda de partout, et revenue à son point de départ elle failli crier. Des jambes. Il y avait des jambes qui pendaient de cette chaise. Pourtant elle aurait juré ne pas les avoir vu avant. Son coeur battait trop fort, sa main serra le cuir entre ses seins, la bouche entrouverte elle maudit ce passé qui n'arrêtait pas de la suivre et la forçait aujourd'hui à faire une chose aussi dangereuse, et qui l'avait coupé de tous ceux qu'elle aimait encore. Mais elle devait mener à bien cette tâche, il le fallait! Serrant les dents la paladine réussit enfin à retrouver son calme, son coeur résonnant moins dans sa poitrine.

Tout à coup une main jaillit de la chaise et se rua vers elle. Armenn eut à peine le temps de reculer son visage. Retenant sa respiration elle essayait tant bien que mal de conserver son équilibre, rejetée en arriège, sur les talons. La main fouilla, la forçant de plus en plus à prendre des poses grotesques et déséquilibrées. Bientôt les pieds fouillèrent aussi. D'un coup de rien la paladine se projeta de sous la table jusque vers un buffet contre le mur, auquel elle s'adossa précipitemment. Les mains sur le bois elle vérifia la présence d'un individu sur le canapé, sur le buffet, à sa gauche, et surtout, ce que devenait celui qui était à table. Il semblait tendre l'oreille, et se levait. Elle devait partir, mais pour où? L'homme, qui s'avéra être un géant, se déplacait lentement dans sa direction, visiblement au son. Dans une de ses mains une dague aux nombreuses dents et certainement enduite de poison. Jamais la femme n'aurait voulu goûter de son contact. Vite une solution, il lui fallait une solution!

Jouant l'équilibriste elle escalada le buffet et se tint en équilibre collée au mur sur le haut de celui-ci. Le géant venait d'arriver à son pied, il avança son visage vers le précedent endroit où elle se tenait, et là elle comprit. Ce n'était pas le son qu'il cherchait, mais l'odeur! Une main large comme sa cuisse s'abattit sur la fresque du buffet, juste entre ses pieds. Saisissant l'occasion elle sauta en avant, se réceptionna en douceur pour de nouveau sauter et se retrouver sur la table entre les plats présentés. Elle choisit de la viande de faisan et en attacha des ailes sur son pantalon. Une réaction futile aurait elle pensé auparavant, mais désormais plus rien ne comptait, plus rien que survivre. Et si jamais cela pouvait l'aider...il lui fallait y croire. L'espoir, le lui restait il seulement? Kalicea, Parcimonie, Kirikoo...restait seulement une once d'espoir en son coeur détruit?

Une larme germa dans ses yeux mais elle la refoula, son visage devenait grotesque tant elle crispait ses mucles, se mordant les joues aussi. Il fallait qu'elle quitte cette salle! Et vite! Alors elle sauta, rampa, glissa, marcha, sans plus jamais s'arrêter, virevoltant d'un espace à un autre, changeant de lieu ou de direction dès qu'elle sentait, entendait ou percevait quoi que ce soit. Ils étaient plus d'une dizaine dans cette pièce, et apparemment au moins cinq étaient déjà tombés rien qu'ici. Après une vingtaine de minutes à ce petit jeu, où très régulièrement elle devait rebrousser chemin pour avancer de nouveau un peu plus tard, elle aperçut enfin une porte. Elle voulut souffler mais heureusement le retint au dernier moment. Ce n'était pas fini, il ne fallait pas se laisser aller. Conserver son sang-froid, aller lentement mais sûrement, calmement mais furtivement. Vingt minutes plus tard elle atteignait la porte, et un peu moins d'une minute après elle venait de la passer, refermant sur elle une salle, laissant devant elle une nouvelle s'ouvrir.
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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeMer 19 Sep - 23:43

La seconde salle était plus éclairée, beaucoup plus. La luminosité était celle de la nuit tombante. Une lumière assez chaude mais laissant place à de nombreux espaces d'ombres. De plus cette salle était découpée visiblement en plusieurs pièces, reliées par un couloir central. Malgré tout elle ne discernait toujours pas de plafond...un sort peut être. Marbre, bois de cèdre, chandeliers en or, verres en cristaux, peintures, sculptures, cheminées allumées...cette salle vivait. Et visiblement nombre d'occupants s'y trouvaient. Ils parlaient même pour certains, de rien ou plutôt de tout, comme s'ils étaient chez eux et non pas dans un couloir de la mort. Des pas approchant, sans un bruit Armenn se décala passant derrière une tenture. Une femme, grande élancée, en robe de soubrette. Mais l'oeil de la paladine était plutôt exercé et elle remarqua la dague empoisonnée glissée dans son porte jarretelle. Elle n'hésita pas. Elle sortit de derrière la tenture et passa ses mains autour du crâne de le femme. Un léger bruit sec se fit entendre, presque caché par le crépitement du feu non loin. La soubrette était morte. Armenn déposa doucement le corps à même le sol et se dirigea dans la pièce la plus proche.

Un petit salon de lecture, qui aurait été chaleureux dans une autre demeure. Entre deux bibliothèques il y avait une alcôve, l'humaine s'y renfonça, allongeant sa respiration, diminuant son rythme cardiaque. Un enfant cria. Des hommes coururent, des femmes approchèrent et hurlèrent. Tout bascula, des gens allaient de partout, armes en mains pour les hommes, brass serrés contre elles pour les femmes, larmes roulantes sur les joues pour les gosses. Un puis deux hommes passèrent dans la pièce sans apercevoir Armenn. Pressentant le moment venu la paladine avança, à moitié pliée en deux, a à peine cinq pas d'un grand homme de couleur noir. Elle aurait pu le tuer, mais il y avait encore trois personnes un peu plus loin. Elle se glissa plutôt dans une nouvelle salle. Ici c'était une petit cuisine. Une femme qui en faisait la taille de trois se cachait pliée en deux derrière une table. Armenn récupéra un couteau de boucher sur la table et s'en approcha. La lame se planta profondément entre deux vertèbres juste à la base de la nuque, puis d'un coup de pied elle fit valser son immonde corps dans le four à pain. Une fumée noire et malodorante monta rapidement, mais notre apprentie voleuse était déjà ailleurs.

De nouveaux cris, mais moins. Plusieurs commençaient déjà à avoir trop peur. Certains le cachaient tant bien que mal en refermant les mains du plus fort qu'ils puissent sur le manche de leur arme, d'autres se tiraient les cheveux demandant au plafond inexistant pourquoi, pourquoi le malheur et la mort tombaient sur eux. Ils refusaient cette mort, mais malheureusement pour ces êtres ils n'étaient pas en mesure de la décliner. Un adolescent serrant une arme à feu dans ses mains arpentait le couloir de long en large, dans une chambre il crut entendre un son. Il sursauta. Ses pieds glissèrent sur le sol, saccadés. La sueur coulait sur ses joues. Le canon de son arme passa l'entrebaillement de la porte. La pièce ici était un peu plus sombre, juste deux chandeliers doubles étaient allumés. Il osa regarder sur le lit: rien visiblement. Il fit un pas. Vers la commode? Rien non plus. Vers l'âtre? Toujours rien. Il commençait à se rassurer. Tout à coup une ombre passa sous ses jambes, il hurla avant même de s'en rendre compte, et fit un demi-tour sur lui même dans le même cri. C'était un chat! Pff, il laissa tout l'air de ses poumons sortir d'un coup, et autorisa les muscles de ses épaules à se détendre. Un bruit de fruit mûr éclaté l'interrompit. Un filet de sang glisse sur l'arête de son nez. Inconsciemment il fit encore quelque pas en direction d'une femme qui le regardait, hagarde. Son crâne était séparé en deux par une pique à bois. Son cerveau accepta enfin ce que son corps disait déjà, il était mort. Armenn profita de sa chute pour se laisser tomber du dessus du chambranle de la porte où elle s'était cachée pour achever ce pauvre garçon. Elle ne souriait pas, elle ne pleurait pas, elle était de marbre, froide, glaciale même. Un ange de la mort, implacable.

Les gens présents et encore vivants essayèrent pour certains de s'organiser pour débusquer le meutrier, les autres avaient déjà perdus la raison. Armenn continua sa tâche macabre, glissant d'un endroit à l'autre, passant furtivement, ou se laissant entrapercevoir. Elle jouait avec ses proies, ses victimes. Et tout en portant la mort elle avançait dans ce couloir, couloir à la pierre blanche et qui rougissait après son passage, finissant noir après quelques minutes. Une porte se dessinait au bout de cette route mortuaire, gardée par un colosse en armure de plaques portant une hallebarde. Cet homme devait en imposer en temps normal, mais la paladine (qui laissait derrière elle des morts ou des fous à l'esprit détruit) s'approcha franchement de lui, en pleine lumière. Il faut dire que l'odeur d'urine mélangée au métal n'aidait pas le garde à avoir l'air dangereux. Dans un sursaut de courage, enfin...peut être essayait il en tout cas de s'en donner, il tendit son arme devant lui, barrant le passage à l'humaine. Celle-ci ne s'arrêta pas et avança sur l'arme. Le métal glissa sur son épaule, inconsciemment relevé par le garde. La bouche ouverte il essayait de démêler sa langue pour parler mais ses dents s'entrechoquaient trop pour réussir ne serait ce qu'à crier. C'était même un miracle qu'il ne se fusse pas déjà mordu. Armenn avançait, ses yeux ne lâchant pas ceux du garde, une lueur féline pétillant au sein de ses iris. Arrivé contre l'armure scintillante elle se pressa contre lui, et passa ses doigts fins sur la joue de l'homme, regardant les sillons des veines qui parcouraient ses tempes. L'homme eut un hoquet et se tendit, mais la vie déjà le fuyait. Armenn retira son autre bras, laissant une dague enfoncée entre deux plaques sous l'aisselle de son tout nouveau cadavre. L'avantage d'être forgeronne: elle connaissait ces armures par coeur, et pouvait y entrer sa lame comme dans du beurre. Sans un regard pour le corps qui s'affaissait derrière elle, Armenn appuya sur la poignée de la seconde porte, et avança, le pas sûr, dans la troisième antre de ce qui l'amènerait à devenir un ankhou incarné.
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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeSam 29 Sep - 22:38

Armenn se trouvait dans une salle totalement plongée dans la pénombre. Aucune lumière ne filtrait, pas même un raie passant par une entrebrasure de porte ou de fenêtre. Rien. Ne voulant pas rester à attendre la mort elle essaya d'avancer, fermant les yeux et se laissant guider par ses autres sens. A peine eut elle fait quelques pas qu'elle se trouva les pieds sur un escalier. Descendant. Aréactive elle continua d'avancer, simplement sur ses gardes, tout son corps prêt à réagir au quart de tour.

Armenn ne réfléchissait pas, Armenn ne pensait pas. Elle avançait, sur un chemin que nul ne voyait, que nul ne pouvait percevoir, pas même elle. Armenn suivait une voie, et tant que ses pas seraient calqués dessus elle vivrait. Un simple temps de retard ou d'avance et elle mourrait. Elle le savait.

N'ayant guère conscience de son environnement la paladine avait remis sa faux dans son dos et avait en main une paire de dagues effilées. Leur lame était faite de sombrefer, ainsi, même s'il y avait eu un tant soit peu de lumière elles auraient été invisibles dans cet environnement. Les marches s'enchaînaient, dix déjà. Inconsciemment elle avait noté leur nombre. Elle repéra aussi que la salle devait être circulaire, déduction tirée de la répercussion de ses bruits de pas.
Douze.
Quinze.
Vingt marches.
Retour au plat.
Armenn venait de poser pied sur une structure plane, plus irrégulière toutefois que les marches parfaitement taillées. Raclant légèrement de son pied le sol elle confirma sa pensée: du sable. Une arène. Les dagues retrouvèrent leur place, cachées dans ses manches. La faux revint dans ses mains. Et elle avança vers ce qui lui semblait être le centre de ce lieu de mort. Car elle avait bien compris, qu'ici se jouerait son ultime mise à l'épreuve, qu'ici elle renaîtrait en temps qu'assassin,................ou qu'elle mourrait.

"pouf pouf pouf pouf pouf"

Cinq globes lumineux venaient de s'activer dans un bruit souffreteux et retentissant. Même les paupières rabaissées, cela aveugla la paladine et la déstabilisa une seconde. Elle plongea en avant instinctivement, une hache s'enfonça dans le sable où elle se tenait juste auparavant. Dans sa chute elle tendit la jambe gauche, son pied percutant le genou d'un être. Un râle de douleur se fit entendre. Ses yeux commencèrent à arrêter de crier au scandale, elle se permit de les rouvrir alors qu'elle roulait sur elle même pour se remettre debout et face à la menace. Sauf qu'il n'y avait pas qu'un agresseur. Un orc abaissait deux haches sur sa tête, qu'elle eut tout juste le temps de parer de sa lame, tout en se contorsionnant pour passer sous ses bras. Pivotant sur l'axe de ses hanches elle se retrouva dans le dos de la masse verte et son pommeau vint se ficher sous son omoplate...un clic résonna faiblement. Malheureusement pour l'orc la garde de la faux recelait une pique rétractile, qui vint se ficher aisément entre ses côtes, perforant un de ses poumons. Il se dégagea en crachant un peu de sang.

C'est alors qu'Armenn fut projeté six mètres plus loin, un éclair s'écrasant sur son épaule gauche. Un mage. Il y avait un salopard de mage dans le coin. Et en effet en tournant la tête elle avisa un gnome au sourire un rien trop provocateur. Armenn ne pouvait plus se contenir, si elle voulait survivre il lui fallait utiliser toutes ses compétences, mais sans les montrer. Elle tenta donc un exercice jamais essayé ni osé jusque là: activer l'un de ses sceaux sans en dégager l'aura. Cela risquait d'abîmer son corps, mais elle n'y pensa pas plus de temps qu'il n'en faut pour qu'une constellation explose (soit mille fois moins qu'une fraction de seconde) et essaya. Ses mains se raffermirent sur son arme, ses épaules reprirent leur place, bien carrées, sa vue se fit plus claire, son sang plus bouillant. La rage toute particulière des paladins vindicatifs déferla en elle. Elle allait porter la lumière! Une fois de plus! Mais cette fois ce serait en stoppant l'ombre non pas en ajoutant de la Lumière. Elle allait elle même être autre chose, une sorte de non éclat, différent toutefois de l'ombre et sa souillure. Sans s'en rendre compte Armenn découvrait en cet instant une nouvelle voie du paladin.

Ainsi rechargée elle avança en direction du gnome. Douze autres personnes étaient dans l'espace clos. Elle esquiva tout d'abord quelques traits d'arbalète puis du se faufiler entre les attaques lancées par des piquiers et contrer les coups d'estoc lancés sur son passage. Elle prenait de la vitesse. Le mage incantait. Un druide se jeta sur sa route, passant sous forme d'ours. Sans pitié et sans ralentir, bien au contraire, la paladine se jeta sur lui et arrivant à hauteur de sa tête sauta au dessus de sa gueule. La bête trop lente, referma sa mâchoire sur le vide. Dans son élan Armenn planta sa faux à l'arrière de son crâne, tuant le druide sur le coup, son cervelet déchiré par la pointe effilée de l'arme. L'énergie crépitait dans et autour des mains du gnome, il allait la relâcher! Prenant appui des deux pieds sur le dos de l'ours Armenn dégagea son arme et profitant de ce l'énergie ainsi libérée se propulsa dans les airs en décrivant un salto. Les jambes parfaitement groupées elle décrivit un magnifique arc de cercle, et une fois la moitié de sa course décrite sortit de sa botte un couteau de lancer et utilisa l'inertie octroyée par son envol pour le projeter à une force phénoménale. De plus elle enferma la force des croisés dans l'arme, et le jugement frappa encore plus fort que le métal lui même le mage. Arrivé pile entre les yeux le gnome en tomba sur les fesses sous la force du coup, pour ne plus jamais bouger.

A peine le temps de se réceptionner qu'Armenn se pliait en deux pour éviter de nouveaux carreaux, l'orc revenait à la charge avec ses doubles haches, mais il était trop lent, alourdi par sa côte de maille. La paladine se glissa sous sa ceinture et lui découpa sa virilité en un geste fluide et rapide. La douleur fut si intense qu'aucun son ne parvint à ses lèvres. Sous lui le sable se gorgeait de sang. Plus que onze personnes. Dont un qui n'avait qu'une jambe pour soutenir son corps. Quatre elfes se présentèrent, tous armés de longues piques à multiples crocs et l'encerclèrent. Dangereux, surtout avec les arbalétriers à l'extérieur du cercle. Elle laissa la pointe de sa faux toucher le sol et se mit à tourner en sens contraire des elfes. Un cercle dans le sable fut rapidement dessiné. Un léger claquement la prévint d'une salve, réagissant à la vitesse des impulsions électriques, son corps totalement en phase avec son esprit, elle frappa la hampe d'une pique, et volta pour esquiver les autres. Sa frappe avait déstabilisé l'un des elfes, qui se retrouvait désormais hors jeu, un carreau venant de se ficher en plein buste. Plus que trois à l'encercler. Très bien entraînés ils ne réagirent pas à la mort de l'un d'eux, du moins pas émotionnellement, car en réalité ils avaient déjà comblé l'espace qu'il venait de laisser. Ils avaient compris sa technique et modifiaient la leur: ils accélérèrent leur rotation et lançaient des coups. Au début cela semblait désordonné, mais en réalité Armenn comprit qu'ils étaient au contraire totalement en cadence. Les arbalétriers au moins ne pouvaient plus espérer tirer tant ils allaient vite. Il lui fallut encore quelques frappes pour réellement cerner la mélodie que les elfes suivaient. Fort simple au demeurant, pour qui connaissait la culture de cette race. Il s'agissait ni plus ni moins d'une de leurs chansons de guerre. Elle n'eut plus qu'à l'entonner dans sa tête pour prévoir leurs coups.

Cela marcha et les étonna visiblement. Fait dont elle profita en poussant la lame d'une pique de son bras, puis en faisant deux grands pas jusqu'à être au contact du piquier. Là elle se tourna et agrippa un de ses bras, plantant ses pieds dans les siens. Désormais tout mouvement qu'il faisait, elle le sentait et pouvait instantanément le reproduire. Il était presque devenu sa marionnette. Les autres hésitèrent, ce qui fut une grossière erreur tactique car elle put alors utiliser l'arme de son jouet pour perforer la jambe de l'un d'eux. Son cri résonna sur les gradins. Leur valse venait de se stopper, des carreaux fusèrent à nouveau, elle fit donc tourner sur elle même son partenaire médusé, qui se retrouva avec un dos de porc-épic. S'en dégageant elle se jeta sur le dernier lancier et lui trancha la tête avant qu'il ne réagisse.

Sept.

Armenn hurla. Une épée à dents venait de lui ouvrir le mollet droit. Un autre coup fusa vers son ventre, qu'elle put parer cette fois. Son poing vola dans son dos en faisant un quart de tour, et s'écrasa sur la mâchoire d'un troll, Sa défense lui brisa deux doigts mais céda malgré tout, et la tête du troll suivit le mouvement, les cervicales réalisant un bruitage qui ne présageait rien de bon pour leur possesseur.
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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeSam 29 Sep - 22:39

Six

Armenn recula boitillant, une main sur la plaie. Se concentrant elle envoya son énergie jusqu'à la zone blessée, accélérant la guérison, refermant les chairs après avoir stoppé l'hémorragie. Un voleur à côté d'elle vit les chairs reprendre place et haussa un sourcil. Mais il ne fit pas de remarque préférant attaquer malgré sa surprise passagère. Il maniait des dagues, et leur couleur laissait la paladine croire qu'il valait mieux pour elle ne pas être touchée par l'une d'elle. L'homme et la femme se mirent à danser macabrement, enchaînant coups et esquives, que ce soit avec leurs armes leurs coudes, leurs genoux, leurs pieds. Le voleur accélérait rapidement le rythme de ses frappes et s'approchait de plus en plus d'Armenn. Elle dut lâcher sa faux pour laisser ses dagues cachées venir se loger dans la paume de ses mains. Son adversaire sourit mais n'en abaissa pas moins son rythme. La paladine suivait, mais avec un léger temps de décalage. Le sable était projeté autour d'eux, les lames vibraient dans l'air moite, la sueur perlait sur leurs membres, leurs muscles se tendaient à leur maximum. Leur danse était si intense qu'il en devenait difficile de suivre les mouvements. Ils se mouvaient dans tous les sens, portant des coups dans des positions parfois extravagantes. Les arbalétriers regardaient médusés le spectacle sous leurs yeux ébahis malgré leur apparente retenue. Ils en déglutissaient d'ailleurs difficilement.

Armenn fatiguait. Même avec le soin qu'elle s'était administrée les blessures avaient sapé sa force, et elle avait déjà du combattre, alors que l'assassin qui lui faisait face avait commencé ce combat en pleine forme. Elle devait vite trouver une solution ou il percerai tôt ou tard sa défense. Son esprit tournait encore plus vite que son corps, et sans vraiment comprendre ce qu'elle faisait elle banda son esprit. Elle lança sur le plexus de l'homme toute l'énergie de la vie qu'elle mettait en jeu dans ce combat, toute sa rage, toute sa haine, tout son amour. Le sort n'eut pas d'effet visible, ce fut simplement comme si elle venait de porter un coup aussi fort qu'un bélier en plein centre du thorax de son adversaire. Adversaire qui perdit l'équilibre et cracha du sang, en plus de perdre toute capacité à respirer. Histoire de ne prendre aucun risque les lames aussi noires que la nuit de la paladine vinrent se ficher toutes deux en plein coeur, portant tout son poids dans ce coup mortel. L'homme fut littéralement planté sur les lames, et lorsque son dernier souffle le quitta Armenn dut les laisser dans son corps tant elles étaient profondément enfoncées.

Armenn ne prit pas le temps de reprendre son souffle, elle courut jusqu'à sa faux profitant de la peur provisoire des arbalétriers. Ils réagirent tout de même avant qu'elle ne puisse l'atteindre et dut pour éviter leurs traits reculer loin d'elle.

Cinq il en restait cinq, elle le sentait. Pourtant elle ne voyait que quatre arbalétriers. Où était donc le dernier de ses adversaires?
Pas le temps de répondre à cette question. Elle se lança en direction du premier tireur venu, soutirant toute la force que ses cuisses pouvaient fournir, s'aidant de ses bras pour glaner encore un peu de puissance. Mais le sable n'était pas un avantage loin de là. Arrivé à trois mètres du tireur sur lequel elle fonçait celui-ci avait réarmé. Mais la peur le gagnait, et son bras n'était plus sûr. Lorsqu'il la mit en joue et actionna le mécanisme, il perdit en précision et Armenn eut l'occasion de pencher son épaule droite pour éviter le carreau. Prenant appui de sa main sur le sol elle le frappa pour relancer sa course, et dès que son buste fut relevé elle lança ses bras en avant, une main venant bloquer l'arme, l'autre, les doigts tendus, éclatant la glotte de son vis à vis. Mort instantanée, foudroyante et violente.

Les autres tirèrent, le son la prévint suffisamment tôt pour qu'elle utilise le corps inerte comme bouclier. Sans égard pour lui elle reprit sa course, en direction du second tireur. La tension montait chez eux, ils n'avaient pas pour habitude d'avoir un ennemi qui s'approchait autant d'eux, et surtout d'un ennemi qui était plus enragé que n'importe laquelle des proies qu'ils avaient eu l'occasion d'affronter. Les yeux de la paladine étaient injectés de sang, les veines saillaient sous sa peau, sa poitrine se soulevait honteusement au rythme très scandé des battements de son coeur et de sa respiration hachée. Dix mètres encore, les armes se rechargeaient et de nouveau pointaient la jeune femme. Sur sa route un glaive enfoncé sous le sable. Du bout de sa botte et frappa dedans, soulevant un nuage doré. Cela suffit à désorienter les tireurs pour que leur attaque soit incertaine, et leurs carreaux ne trouvèrent que le vide, Armenn ayant opté pour la voie des airs. Elle avait sauté en direction du mur, et prenant appui sur lui se repropulsa plus loin. Son saut l'amena à deux pas d'un nain dépité. Il tenta d'abattre son arbalète sur le front de la jeune femme accroupie devant lui, mais elle roula sur son épaule et se retrouva sur son flanc gauche. Attrapant ses cheveux d'une main elle lui tira la tête en arrière, et ayant pris un carreau dans sa besace à sa ceinture, le lui enfonça dans l'oeil. Le nain beugla et courut en tout sens, laissant une pleine main de cheveux à la paladine. Cela dura cinq secondes, puis il tomba à genoux, sa voix s'étranglant dans sa bouche pleine de sang. Et enfin la mort l'enserra.

Encore trois. Dont les deux derniers arbalétriers.

Ceux-ci n'avaient plus confiance en leurs armes. Ils les laissèrent choir pour sortir de courtes dagues et de concert se lancèrent sur la paladine. Elle en profita pour reprendre son souffle, une main sur ses côtes qui commençaient terriblement à la lancer. Deux hommes à la peau claire nota-t-elle étrangement. Prise dans le combat elle ne pensait plus intelligiblement, son corps et son cerveau agissaient par automatisme, et ce n'était qu'à de rares occasions qu'elle agissait consciemment, par un acte réfléchi. Les arbalétriers finirent par arriver à elle. Son temps de repos était fini. Arrivé si près d'elle, ils ne savaient plus vraiment que faire, déstabilisés par les talents dont elle avait pu faire montre. Mais leur entraînement finit par reprendre le pas sur le reste. Ils attaquèrent, plus ou moins habilement, chacun leur tour, plus ou moins en cadence. Armenn évitait, reculait, se décalait, se donnant quelques passes pour prendre note de leur allonge, leur vitesse, leur dextre. Cinq coups plus tard elle sentit le moment venu. L'un d'eux lança un coup direct, son bras se tendant droit devant lui. Un pas sur la gauche, sa main prenant le poignet en tenaille de l'homme, l'appliquant sur elle, laissant son inertie agir. L'homme se retrouva à passer cul par dessus tête et s'affala aux pieds da la paladine qui appuya de sa botte sur son cou. Imprimant une torsion au bras pris entre ses jambes, le coude céda dans un son sec. Le poignet suivit le même destin un instant plus tard. Son couteau atterrit entre les doigts d'Armenn, qui n'eut plus qu'à esquiver adroitement l'attaque du second homme pour le laisser tomber le nez presque entre ses seins, et lui enfoncer la lame de six pouces de long par l'oreille jusqu'au cerveau. D'un geste fatigué elle repoussa le dernier de ses adversaires et souffla.

Erreur! Mais trop tard. La fatigue lui avait fait oublier le compte. Il en restait un. Mais ne le voyant pas, et son cerveau fatiguant, elle l'avait oublié. Erreur! Une vive douleur apparut à la naissance de son dos, lui faisant se décrocher la mâchoire en essayant d'hurler. La sensation de chaleur qui inonda ensuite son dos la prévint que la blessure était large et profonde. Elle tomba en avant alors qu'un rire cristallin montait dans son dos.
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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeSam 29 Sep - 22:39

Gniii ihihihihih! Je t'ai eu petite femme! C'est moi qui ai eu l'humaine euhh. Gnignignignignignignignignigni.

Hi.
Hi.
Hi.

On fait moins la maligne maintenant hein sale putain? HEIN? Quand son ventre se déchire de l'intérieur on n'a plus la force de se foutre des autres hein? HEIN? Quand son sang s'écoule de son corps et va rejoindre la terre on ne pense plus à faire de jeux de mots hein? HEIN?



Un gnome tournait autour d'elle, bavant dans ses cheveux. Sa voix fluette et grinçante était un supplice pour la jeune femme. Elle aurait voulu ne pas l'entendre, mais elle n'arrivait pas à se concentrer. Sa voix l'empêchait de se focaliser sur sa blessure pour se soigner. Mais pourquoi cette voix lui disait quelque chose?



Sale catin! Espèce de chienne! Ha tu rigolais bien quand toi et ton ami Marklor avait détruit ma vie et mon auberge hein? Ca t'avait amusé de briser ces hommes en les projetant sur mon matériel hein? Et de me laisser endosser la charge de cette rixte en disparaissant avec ce fumier de démoniste après hein? HEIIIIIIN???



Le gnome continuait à tourner, tout en lançant régulièrement des coups de pieds dans le ventre de la paladine. Coups qu'elle ne se sentait plus d'éviter pour l'instant. Au moins les mots lui avaient remémoré ce qu'elle avait oublié. Cette voix, bien entendu qu'elle la connaissait. Cette demi portion avait tenu une auberge à Baie du Butin. Enfin c'était plus un taudis accueillant des dessoudeurs qu'autre chose. Un jour elle avait été attaquée par des hommes qui cherchaient un corps féminin à posséder. Marklor était heureusement apparu à temps pour l'aider. Et ils avaient fait un peu de ménage. Partant par sa pierre de foyer elle avait en effet laissé le propriétaire s'expliquer seul avec la milice.
Mais comment diable ce bougre avait atterri ici?

Sifflant et bavant encore plus qu'auparavant le gnome s'était finalement arrêté face à la paladine, le corps soulevé de soubresauts. Sa rage avait abîmé son réseau neural. Une chance pour elle, encore fallait il qu'elle réussisse à en profiter. Attendre, patienter, faire taire la douleur pour se concentrer. Placer sa vie dans un seul geste. L'ultime libération.







Le temps passait.


La bave coulait des lèvres du gnome.


La paladine releva le visage, regardant avec froideur ce pot à merde.

Elle lui cracha au visage.



Il hurla.

En hurlant il leva les bras au ciel, s'offrant à la paladine sans même s'en rendre compte. Elle ne lui laissa aucune chance. Sa main fendit l'air entre eux et passa sous le plexus. Le bout de ses doigts parfaitement tendus perfora le muscle, et le coeur situé juste derrière.

Le gnome hoqueta.

Et creva.


La paladine regarda son corps tomber à la renverse, sans vie.
Zéro.
Fini.

Mais avait elle gagné? Elle n'eut pas le temps de trouver la réponse, sombrant dans les vapeurs de l'inconscience.
















-Elle a fait un sacré travail. Quelle furie.
-Alors que fait on?
-On la garde bien entendu!
-Malgré ses origines?
-Surtout pour ses origines!
-Cela ne va-t-il pas créer un risque pour le maître?
-Et alors cela te gêne? Tu préfères peut être aller servir de repas aux crocilisques?
-Non non.
-Bien alors emmène la à l'infirmerie et assure toi qu'elle soit vite remise sur pied. Et surtout que personne ne l'approche.
-Bien sire.


Deux ombres étaient penchées sur le corps inerte de la paladine. L'un d'eux était une fine lame de ce chapitre, l'autre....une ombre drapée dans une cape qui cachait tout de son corps.


-Bienvenue chez nous....paladine.
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Armenn
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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeMar 30 Oct - 23:58

Deux mois ont passé. Deux mois sans que la paladine ne voit le jour, enfermée dans une salle aseptisée, quelque part, et la plupart du temps évanouie. Le test avait été très éprouvant pour elle, mais pour les autres aussi. C'était déjà fort étonnant, cette année deux avaient réussi le test: elle et un elfe du nom de Zaïchin. Cela elle l'avait appris au bout d'un mois, lors de son premier réveil. Aujourd'hui qu'elle pouvait enfin se remettre debout, sa formation allait commencer. Elle le savait, un homme encapuchonné était venu la prévenir.

Aujourd'hui, l'automne laissait place à l'hiver. A l'occasion de ce jour particulier elle allait être intronisée. La nuit était tombée, elle avait été lavée et peignée. Elle s'avançait en haut d'un temple, montant les marches qui donnaient sur une esplanade à ciel ouvert. Sur elle, un simple voile d'un blanc presque transparent, ne cachant rien de ses formes. Douze personnes encapuchonnées, cachées sous un voile noir, formaient un cercle autour d'un pentacle central. De nombreuses formes magiques étaient dessinées dans le sol, dans du sable, des pigments ou même du sang. On la fit avancer au centre du pentacle, la libérant du voile qu'elle portait et la laissant nue face à tous ceux présents.
Trois voix s'élevèrent, dont une féminine. Elles chantaient, d'une voix profonde, basse. Quelque chose d'incompréhensible pour l'humaine. Cinq autres mirent à jour des lames effilées. Les quatres dernières étaient aux centres cardinaux du pentacle, et parlèrent d'une même voix, mélange de notes féminines et masculines, humaines, elfes, naines et gnomes.



Ce soir une soeur naît. Ce soir une soeur entre dans le cercle, offrant la quintessence de sa vie à notre cause. Ce soir elle meurt, pour donner vie à un instrument. Notre instrument. La lame Ankhou.


Les cinq porteurs de lames s'approchèrent, entrant dans le cercle simultanément. Ils se mirent tout autour de la paladine, qui se retrouva à lever les bras, involontairement, séquestrée par le chant magique que scandait le trio. Elle était là, jambes serrées, cambrée, bien droite, sa généreuse poitrine ressortant de son ventre plat, ses bras hauts levés, laissant les muscles de son dos se contracter. Les lames étaient empoisonnées, chacune d'une substance différente, et chacune d'une couleur différente. Bientôt les formes noires se mirent à taillader le corps d'Armenn, marquant sa peau, rajoutant à ses cicatrices naturelles, de nouvelles, partiellement magiques.
Bloquée par le rituel l'humaine ne put crier, mais elle endura malgré tout la douleur de l'opération, en silence, son corps brûlé de l'intérieur par les poisons. Cinq heures passèrent avant que les lames ne cessèrent d'aggresser son corps, tailler ses chairs. Les porteurs de lames ressortirent alors du cercle. Le chant changea de ton, et les paroles suivirent aussi cette nouvelle étape. Le sang de la paladine s'éleva, formant un serpent bordeau entourant la paladine, naviguant autour de son corps. Le tatouage magique sécha et prit forme:

un large serpent dont les anneaux parcouraient ses muscles, dansaient autour de ses formes, et ouvrait sa gueule sur son intimité.

D'autres symboles étaient présents mais ils s'estompèrent très vite et Armenn ne put les voir, tandis que le serpent lui resta bien visible sur son corps, quoiqu'il semblait vivant et mouvant. Elle pouvait le sentir glisser sur sa peau.
Son sang forma peu à peu une orbe, qui vint se nicher entre ses mains jointes, au dessus de sa tête. Dés lors tous chantèrent, hormis le quatuor des points cardinaux. Le rythme s'accéléra et devint envoûtant. Les poisons faisaient leur effet, Armenn perdit plus ou moins conscience, ou en acquit une autre.



Bienvenue à la Lame Ankhou. Bienvenue à l'incarnation de la mort. Bienvenue à la fille de notre déesse sans nom. Bienvenue à toi:

Hellajezera!




Le rituel prit fin, le corps de la paladine tomba au sol en même temps que les voix se turent. Le Nord vint prendre l'orbe, le Sud rhabilla Armenn, et l'Est et l'Ouest soulevèrent son corps, qu'ils transportèrent à l'intérieur de sa nouvelle chambre.

Armenn n'était plus. Hellajezera venait de s'éveiller à la vie. La Lame Ankhou, l'instrument des pires assassins existants sur les deux continents, dirigés par le jumeau de Vancleef, l'homme qu'elle devait tuer pour se libérer de son passé.
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MessageSujet: Re: [Armenn] La vengeance d'une femme trompée.   [Armenn] La vengeance d'une femme trompée. Icon_minitimeMer 31 Oct - 17:51

Trois autres mois passèrent. Un trimestre durant lequel elle et Zaïchin se levèrent ensemble, furent entraînés ensemble, mangèrent ensemble, se lavèrent ensemble, furent blessés ensemble, hurlèrent ensemble. En trois mois ils furent forgés dans un moule de douleur et de haine, refroidis par des poisons plus vicieux les uns que les autres, et formés sous des coups tous plus violents d'instant en instant.
Ils devinrent des lames jumelles. La Lame Ankhou et la Lame de Rédemption. Frappant de concert, sans avoir à parler, liés l'un à l'autre à un point difficilement appréhendable. Au bout de ce trimestre de formation ils eurent leur premier travail ordonné par les apôtres de l'organisation. Une cible à abattre, en plein coeur de la cité des morts-vivants.

Autrefois Armenn aurait certainement eu peur rien qu'à cette idée. S'attaquer à cette ville, à deux! Mais il fallait être fou! Pourtant aujourd'hui elle ne cilla même pas. Au lieu de cela elle et sa lame double allèrent se préparer, changeant de tenue, choisissant leur équipement. Leur cible était un apothicaire royal. Soit. Juste l'un des lieux les plus surveillés par les morts vivants après tout.

Une heure plus tard ils étaient prêts, et un mage leur ouvrait un portail, les envoyant sur les rives du lac, sous les murs de l'antique citadelle. La nuit était tombée il y a peu. La rosée commençait à emplir l'atmosphère. Sans bruit les deux lames s'avancèrent, habillées de juste au corps noirs enchantés. Ils étaient grace à cela presque invisibles, leur odeur indétectable. L'entrée des égoûts était déserte, sans hésiter ils y pénétrèrent. Une ou deux fois durant la montée ils durent se fondre dans les murs pour ne pas être repérés par les chauve-souris amenant ou emportant des passagers, mais à part cela ils arrivèrent en haut du système sans encombre.

Là il fallait descendre, et passer outre les deux imposantes masses de chair recousues gardant l'ouverture. Armenn sortit de son dos une arbalette pliable, qu'elle monta rapidement. Vingt secondes plus tard elle était en train de viser un point au dessus de l'ouverture. Elle tira. Un long trait jaillit, et la tête du carreau alla se ficher entre deux pierres dans le mur. A l'autre bout, l'ancienne paladine tenait la corde qui y était reliée. D'une extrème finesse elle était presque indiscernable à l'oeil et très coupante. Elle la fixa au mur puis entreprit de glisser le long de la corde, ses mains et ses pieds protégés par sa tenue de cuir enchanté. Arrivée au bout elle s'accrocha à la paroi et telle une araignée passa sur l'autre versant. C'est à peine si les gardiens avaient eu le temps de reprendre leur souffle durant toute l'opération. Zaïchin suivit le même chemin, et une fois au bout posa ses doigts sur la corde. D'une murmure il lança un sort, et la corde se désagrégea en de fines particules.

Ils se trouvaient désormais au dessus du pentacle formé par leur pseudo rivière, dans laquelle un liquide peu recommendable coulait. La zone royale se trouvait quasiment de l'autre côté de leur point d'entrée. Les lames jumelles se laissèrent tomber au sol, leur mouvement ne créant à peine plus qu'un courant d'air. Puis ils coururent, passant de la protection du mur à celle des charrettes abandonnées ou aux ponts jetés de ci de là. Deux minutes leur suffirent pour arriver en vue de l'entrée du laboratoire des apothicaires. Quelque part cachés dans une autre dimension, des créatures attendaient. Armenn les libéra dans cette réalité, d'un sort inaudible, jeté simplement par la pensée, à travers son corps, sans avoir besoin ne serait ce que d'ouvrir les lèvres. La folie frappa alors la salle, certains hurlèrent et coururent en tout sens, les gardes de leur pas pesant allèrent vers les petites bestioles, qui petites et plus agiles, entaillaient leurs chairs putréfiées sans trop avoir à craindre de leur lourde hache. Sorts et flèches ou épées commencèrent à fuser de toute part. Profitant du tumulte Zaïchin et l'humaine s'engouffrèrent dans le couloir descendant encore plus bas sous la citadelle.

Dans le laboratoire cinq apothicaires, deux mages et deux guerriers. Les apothicaires étaient penchés sur diverses parties de corps, d'origine plus ou moins établie. Ils s'en fichaient, tout ce qui importait c'est qu'ils étaient affairés. Ils se séparèrent sans même avoir besoin de se regarder, Armenn à droite, lui à gauche. Trente secondes plus tard un guerrier et un mage étaient morts, mais toujours debouts, tués par une lame plongée entre deux vertèbres, maintenus en position par un sortilège. La seule évidence de l'action fut le souffle sortant de leur bouche. Mais personne ne l'entendit dans la salle. Trente secondes de plus et ils étaient derrière les deux gardes restants, qui subirent le même sort, infligé sans sourciller par les assassins, un acte semblant devenu pour eux aussi naturel que faire un pas ou respirer. Il ne restait plus que les apothicaires, dont leur cible. D'un geste sec Armenn fit sortir de sa manche une dague ouvragée, à la lame verdâtre. Puis elle sauta en l'air, virevoltant sur elle même et retombanta aux pieds du mort en suspens.



Une fois sa cible mordue, le serpent atteint toujours sa proie.


Un simple murmure, voilà ce qu'avait été sa déclaration à l'apothicaire, mais il suffit à lui faire exhorbiter les yeux. L'instant d'après la jeune femme amorça une danse macabre, taillant le corps de part en part de sa dague, selon un schéma complexe. Cela terminé elle se volatilisa, disparaissant aux yeux des autres apothicaires dans une explosion de lumière blanche. Cinq secondes tout juste s'étaient écoulées entre le premier et le second saut. Zâïchin lui était déjà dans le couloir. Derrière eux le corps de leur cible se divisa en sept parts, son sang sortant des plaies et formant dans les airs un serpent menaçant, qui cracha et foudroya les personnes restantes avant d'exploser et jeter les fluides du défunt un peu partout dans la salle.

En haut de l'escalier les réjouissances se terminaient. Ils durent courir sur les murs pour passer dans le dos des mages. S'ils avaient été vivants leur peau aurait pu se hérisser, mais eux n'eurent à peine la sensation d'un courant d'air sur leurs vertèbres. Cinq minutes plus tards ils avaient pu ressortir, passant plus ou moins par le même chemin, leur tâche facilitée du fait que les gardes essayaient de se rendre compte de ce qu'il se passait au loin vers la zone royale. Une fois au dehors ils n'eurent plus qu'à se diriger vers une crique cachée, où une barque les attendait, une "voix" du chapitre les accueillants par son silence.


Cible abbatue, pas de dommage collatéral.

La voix se retourna sans un mot, et les deux lames jumelles montèrent dans la barque. Leur première mission avait été un succès, les lames étaient bel et bien trempées, prêtes à servir.




La première marche pour atteindre sa cible était atteinte. Au fond de ses yeux une rage bien indifférente au traitement du à ce nouvel entraînement brillait. Bientôt....il succomberait.
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