Le vent du désert

J'étais rentrée aussitôt que possible. Urandhal m'avait prévenue il n'avait pas eu tort. J'étais triste si triste! Nous l'avions trouvé après de longues recherches. Il était comme l'avait deviné Kelana vers les porte d'Uldum.... Nous l' avions trouvé là comme un errant fixant les portes....
Il nous avait reconnues, mais semblait vide. Il en faisait que répéter nos mots en questions.... Il me fait peur, si peur... Il n'est plus, il est vide, rien ne le touche.... J'aurais pu mourir devant lui il semblait trouver cela agréable... Il ne m'a jamais aimée et ne m'aimera jamais...
Kelana me dit d'être patiente... mais comment face au vide....

Je me déshabillais rapidement et après une brève toilette je m’enfouissais sous la couette...
Que dois-je faire?
Les larmes commencèrent à couler.

Kelana rentra au Sanctuaire, peu après Flauris. Elle avait mis le doigt sur le problème. Andùnëdil lui avait apporté la réponse. Il se souvenait être mort...

C'était donc ça... il n'était plus qu'un corps, animé par... par quoi, d'ailleurs ? Pas par une âme, en tout cas...

Elle monta lentement vers sa chambre, et trouva Flauris, allongée dans son lit, sanglottante. Elle se déshabilla, se lava succinctement, puis alla à son tour se glisser sous les draps. Les peaux nues des deux elfes entrèrent en contact... mais l'heure n'était pas à ce type de pensée. Kelana souffla à Flauris de se retourner, ce qu'elle fit lentement, ses doux yeux emplis de larmes. Elle l'étreignit contre son corps, laissant pour l'heure toute forme de désir de côté. Elle souhaitait simplement consoler son aimée du mieux possible.

Déposant ses lèvres sur le front de Flauris, puis sur ses lèvres avec une grande douceur, elle déposa la tête de la chasseresse sur son épaule, caressant son dos de façon rassurante...

"Je suis là mon Ange... je t'aime..."

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Prévenue par Kelana de l’arrivée d’une lettre d’Andúnëdil au Sanctuaire, Lyhane était passée la lire à la nuit tombée, voulant être certaine de ne rencontrer personne et surtout pas « l’autre ». Elle avait trouvé la lettre sur le canapé, l’avait lue plusieurs fois, essayant de la mémoriser et était repartie en pleurant. Il était vivant, c’était inespéré…

Elle se doutait que Flauris irait le chercher sur Tanaris et se garderait bien de faire partie du convoi des pleureuses. De toute façon, à part Kelana, personne ne s’était inquieté d’elle, à croire qu’elle avait rêvé sa vie depuis des semaines.

Si elle avait pu être un petit lézard, elle se serait volontiers glisser jusqu’à lui sur le sable pour lui chuchoter quelques petits mots. Mais lesquels ? Dans la douceur de la nuit étoilée, aux abords du sanctuaire des Ailes, elle interrogea son cœur et se souvint de ce petit moment simple en haut de la Tour. Or il avait finalement répondu à un de ses courriers et lui avait demandé ce qu’était la tendresse.

Curieuse question, fallait-t-il qu’il soit loin de lui-même pour avoir ce genre de questionnement. Pas besoin de mots parfois, juste une main posée sur la sienne, un simple contact et le même regard aux choses, l’assurance d’avoir été compris, entendu, ne serait-ce qu’un instant. Un instant d’éternité partagé… On ne pouvait guére espérer plus en ce monde.

Elle retourna sur Shattrah et erra dans la ville basse un long moment, se laissant glisser peu à peu dans la nuit et l’oubli. Elle était partagée. Ecouter son cœur et tenter de le rencontrer, même profondément enfoui à l’intérieur de lui, risquer de se perdre dans le vide qui semblait l’habiter. Ou écouter sa raison et s’en retourner seule sur les routes la rage au ventre.

Avait-elle réellement rêvé tout ce qui avait été vécu depuis des semaines ?

A l’idée qu’il puisse définitivement disparaître sans avoir rien tenté, elle frissonna...

J'aime me blottir contre Kelana je me sens si sereine que je peux réfléchir avec calme. Je me sens déstabilisée face au comportement d'Andúnëdil. Il semble vidé de son âme de son être. Il doit se reconstruire. Mais comment l'aider sans l'influencer. Il est comme une page blanche, il doit réécrire sa vie.
Mais comment, comment faire pour ne pas le troubler. Je voudrais faire tant pour lui redonner goût à la vie!
Il semblait avoir tourné le dos à tous, même à la Traîtresse...
Je repensais à elle avec le cœur serré.
Je ne peux toujours pas y croire , comment ses réactions aussi égoïstes peuvent détruire et blesser... Elle me fait de la peine au fond, elle ne réalise pas les dégâts qu'elle provoque, la douleur qui en découle... J'espère pour elle qu'elle ouvrira ses yeux un jour, sinon elle ira toujours droit dans le mur. Il avait du le sentir, elle n'était pas faîte pour lui, pas comme elle l'entendait...

Assise , je caressais les cheveux de ma Douce, endormie paisiblement. Je savourais la chance de partager ces moments avec un être exceptionnel.

Heureusement qu'elle est là, elle me donne tant de joie et de courage. Elle me complète, me rassure, me respecte.
Je sais qu'elle m'aidera à trouver le bon moyen de lui redonner l'envie de vivre et surtout de se reconstruire. Kelana est vraiment un ange, elle comprend qu'il compte pour moi, je suis certaine qu'elle ne me demandera jamais de choisir.

Après avoir encore réfléchi à la veille je pris une décision
Nous irons nous promener sur les branches de Teldrassil... nous pourrons parler, nous pourrons aller nous baigner au petit lac... Peut-être que l'agréable lui donnera au moins l'envie de sourire, ce serait déjà un très bon début... Et puis nous enquêterons sur cette elfe aux longs ongles... J'ai la vie devant moi et je ne le laisserai jamais plus tomber.

Epuisée mais contente je m'endormis blottie contre mon aimée...

Au milieu de la nuit, je sursautais encore ce cauchemar , j'étais en sueurs, j'avais soif. J'enfilais ma nuisette et descendais les marches doucement. Ce parfum, que j'aurais reconnu parmi tous, agressa mes narines. J'observais l'obscurité, écoutais le moindre bruit dans le sanctuaire... Rien..
Je descendais en silence les marches, ne faisant aucun bruit, je m'avançais en suivant l'odeur... La nausée m'envahit en voyant la lettre sur le canapé avec son odeur dessus....
Elle était venue ici, comment avait-elle osé, cela devenait de la persécution....
La colère m'envahit réalisant que Kelana l'avait autorisée à entrer dans son sanctuaire! Elle lui avait laissé la lettre à portée de main, elle aurait pu l'emporter.... Elle contient tant d'informations précieuses!
Furibonde, je monte les marches quatre par quatre, j'ouvre la porte avec violence .
Je regarde Kelana déçue et furieuse
- COMMENT AS-TU PU ME FAIRE CELA! L'autoriser à entrer après la souffrance qu'elle m'a infligée.

Kelana sursaute et me regarde endormie. Je fais me sacs et prends mes habits. Je crie , grogne, hurle, je lui jette ma nuisette en pleine figure et passe mes vêtements.

-Je suis fuuuurieuse... Tu ... tu l'aides à me faire encore du mal.. Je ne peux même pas y croire!!!

Kelana sursauta, surprise. Elle reçut en pleine face la nuisette au si doux parfum, ayant encore du mal à rassembler ses esprits.

"Hmmpf..."

Elle garda la nuisette en main un instant, tout en se levant, et s'approcha de Flauris sans même s'habiller. Elle posa la nuisette sur le lit, et interrompit Flauris dans son habillage précipité.

"Ecoute-moi mon Ange... Ecoute-moi, d'accord ?"

Elle chercha à capter l'attention de Flauris, à capter son regard.

"Je l'ai invitée à venir lire cette lettre, il est vrai... mais c'est parce qu'elle y était mentionnée d'une façon particulière. Il fallait qu'elle prenne conscience des choses. Souviens-toi le récit : 'Lyhane ? Ha !!! De jolis mots, mais aussi
vides de sens que l'est ton cœur! Tu as compris que tu ne pouvais lui
offrir ce qu'elle désirait ardemment, mais tu t'es bien gardé de la
prévenir de peur de la perdre. Tu l'as utilisée, comme tous les autres,
et tu penses que le remords paye pour la peine ? Tu as abusé de ses
espoirs comme d'autres ont abusé de toi. Tu ne vaux pas mieux, si tu as
jamais valu quelque chose.'. Il fallait qu'elle le sache, Flauris. Il est clair qu'à chercher à rester avec elle, ils vont tous deux souffrir. Autant éviter cela, non...?"

L'air presque implorant, Kelana posa les mains sur les épaules de Flauris, la regardant droit dans les yeux.

"S'il te plait... ne m'en veux pas... je ne voulais pas mal faire, au contraire... et ce n'était clairement pas dirigé contre toi... Je t'aime mon ange..."

Mon corps tremble de colère , le froid l'envahit. Je repousse avec force Kelana.

-Tu aurais du m'en parler m'avertir.. Cette fois je ne la laisserai lui faire encore du mal. Pourquoi tu ne m'as rien dit? Tu me caches des choses? Tu vas faire quoi après l'aider à retrouver Andúnëdil?
Je dois pouvoir te faire confiance!

Je vois les yeux de Kelana briller, son regard m'implorer. Je regarde autour de moi, j'ai tout cassé. Je me sens ridicule, accuser celle que j'aime de trahison? Un sourire se marque sur mes lèvres, puis mon corps est secoué par un rire. Comment résister à celle qu'on aime? J'ouvre mes bras en regardant Kelana

-Pardonne-moi ma Douce mais je ne peux lui faire confiance et j'ai eu peur qu'elle ait réussi à te manipuler...

J'enlace Kelana en embrassant ses yeux et buvant ses larmes. Kelana avait raison Lyhane devait savoir,
Je pris la main de ma Douce et m'installa dans le lit la serrant contre moi.
Je venais d'accepter une mission, ma dernière mission...

Se blottissant contre Flauris, frissonnant au contact des mailles du pantalon de son aimée contre ses jambes nues, Kelana lui souffla à l'oreille :

"Si je t'en avais parlé tu te serais postée à la porte, arc en main, attendant sa venue... et ne nie pas..."

Kelana caressa la joue de Flauris. Ses paroles lui avaient fait mal, mais elle ne pouvait lui en tenir rigueur.

"Aies confiance en moi mon Amour... je te l'ai promis... jamais je ne te trahirais, jamais je ne t'abandonnerais... Je suis avec toi... toujours..."

Elle se laissa entrainer dans son propre lit, et se pelotonna contre le corps à moitié nu de son amour, frissonnant contre le torse de Flauris.

"Tu... tu ne veux pas revenir sous les draps, dis...? Enfin... ton pantalon est un peu froid, mais... j'aimerais bien être un peu au chaud..."

Elle sourit timidement, rosissante. Elle venait d'insinuer qu'elle apprécierait que Flauris se déshabille de nouveau pour se glisser sous les draps avec elle...

J'étais tellement à fleur de peau que j'en avais oublié mes pantalons...
-Oups nous allons être plus confortables sans mes pantalons en effet...
Je me déshabillais et repensais à tous ces derniers évènements...Je me recouchais serrant Kelana contre moi.
-Ne me fais plus jamais un coup pareil! Oui elle aurait risqué recevoir une flèche en plein coeur comme bienvenue, mais je sais me contrôler enfin pour le moment!
Maintenant concentrons-nous sur nous deux et sur comment aider Grand Frère!
Je savais qu'un jour j'achèverai ma mission et qu'elle trouverait enfin la paix... Un sourire malicieux se dessina sur mes lèvres... Je savais d'avance de quoi je rêverais

La peau nue de Flauris contre la sienne fit comme un électrochoc à Kelana. Elles étaient désormais toutes deux nues, et qui plus est serrées l'une contre l'autre dans son lit.

*Ohlala... on se calme... on souffle un bon coup... voilà...* pensait la druidesse.

Les dernières paroles de Flauris la rassurèrent... se concentrer sur elles ? Sur l'aide à apporter à Andùnëdil ? C'était déjà mieux, oui... Elle se blottit un peu plus entre les bras de Flauris, effleurant sa poitrine malencontreusement et maladroitement. Rougissante, elle déposa sur les lèvres de Flauris un chaste baiser, puis caressa sa joue.

Je sentais la chaleur de son corps, ses formes contre moi Comment résister....

Le lendemain, je me réveillais plus résolue que jamais. Kelana est ma force c'est indéniable. Elle me donne tant je voudrais pouvoir en faire autant!

Je me mis en route pour rechercher Andúnëdil. Comment le retrouver? Je me suis confiée à Kelana sur mon angoisse de ne pas le trouver. Elle, si douce et généreuse, s'est précipitée pour me soutenir et m'aider. Elle connait tant de choses! Nous l'avons enfin trouvé, contemplant les étoiles dans les Grottes du Temps... Quel endroit étrange, si beau, mais tellement chargé de tension, avec toutes ces batailles qui s'y préparent...
Il était assis, toujours aussi vide, toujours aussi manipulable.
Nous avons essayé de lui poser des questions pour comprendre ce qu'il s'était passé, ce que nous aurions pu faire pour l'aider.

Et puis l'impensable s'est produit, elle est arrivée. Elle a osé se présenter devant lui après tout le mal qu'elle lui a infligé. Andúnëdil semblait toujours aussi vide. Son amour s'est éteint avec le reste. Tout ce qu'elle a réussi à lui suggérer c'est de se laisser aller au vide... Quelle inconsciente! Elle cherche vraiment sa perte... Heureusement qu'elle a compris qu'elle n'était plus la bienvenue.
Un problème de réglé, je n'aurais donc peut-être pas besoin d'aller au fond de ma mission....

Reste un immense problème, quoi faire, où aller pour qu'Andúnëdil prennent possession de son corps et de son lui. Je ne sais pas si son âme lui a été volée, je ressens plus comme un nouveau départ, une nouvelle mission, une nouvelle chance. Lui reste-t-il juste à l'accepter? Qui pourrait nous conseiller à ce sujet ou nous aider?

Les pensées de Kelana étaient agréablement troublées... elles l'avaient fait ! Elles s'étaient laissées entrainer par l'instant présent, par la chaleur de leurs corps l'un contre l'autre, par leur amour si profond et si fort...

Flauris était vraiment formidable aux yeux de la druidesse. Elle lui apportait une telle force, une telle envie de vivre... le bien-être, tout simplement. Ce bien-être, personne d'autre ne lui avait apporté avant.

La journée avait suivi son cours... chacune allant à ses affaires. Puis le soir venu, elle alla rejoindre Flauris à Tanaris, cette dernière ayant été trop impatiente pour retrouver Andùnëdil. Elle n'avait même pas eu le temps de lui faire part de ses déductions... mais étaient-elles justes, au moins ? Après cette longue discussion dans les Grottes du Temps, rien n'était moins sur.

Toutefois... elle parvint à obtenir quelque chose de son aimée. La promesse de conserver un esprit clair, loin de toute colère et de toute haine... car tout cela entraînerait Flauris bien loin de son objectif principal : aider Andùnëdil...

Le soir venu, de nouveau enlacées dans le lit de Kelana, la druidesse souffla doucement à Flauris :

"Mon Ange... peut-être faudrait-il le mener au Temple d'Elune...? Si comme tu le penses il a besoin de retrouver la Foi... peut-être est-ce la meilleure solution..."

S'étirant longuement, Urandhal avait pris la décision de savoir quand le couple partirait à la recherche du prêtre perdu.
Il sauta de son arbre avec grâce, et englouti son petit déjeûner qu'était sa Cosse sporielle. Arrivé dans le sanctuaire, il héla les femmes, avant de se faire interrompre par l'un des membres, qui lui fit comprendre que les deux personnes qu'il cherchait étaient déjà parties.

Son regard se perda dans le feu qui mourrait dans la cheminée, il serra les poings, les relâcha et eu un petit rire nerveux, avant d'aller chercher son griffon.
"Encore une qui sais ne pas tenir parole..."

Je réalisais que je m'étais trompée, que j'aurais du prendre le temps.
Je suis trop impulsive beaucoup trop! Je dois apprendre à me calmer et à écouter...

Urandhal est sage beaucoup plus que moi! Je vais avoir besoin de son aide! J'espère qu'il ne m'en voudra pas de ne pas l'avoir écouté...

-Ma Douce, sais-tu si Urandhal est dans le coin?

Kelana adressa un sourire à Flauris. A en voir sa tête, elle avait enfin compris l'utilité d'avoir un esprit clair...

Elle caressa la joue de la chasseresse, puis par la fenêtre, elle indiqua un chêne à l'extérieur, dans les jardins du Sanctuaire.

"Il est sans doute là-bas mon Ange... Souhaites-tu que je t'accompagne ?"

Souriante et enfin un peu plus sereine sur quoi faire

-Oui, ma Douce allons lui raconter ce que nous avons appris, je voudrais vraiment qu'il se joigne à nous pour aider Grand Frère....
Il a une vision très juste de la situation et un regard, extérieur et objectif, sera le bienvenu!

Je tends la main à Kelana pour nous mettre en route

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Elles le traitent comme un enfant, il agit comme un enfant… mais je ne pense pas que c’est ainsi qu’il renaîtra à lui même. Elles disent l’aimer, l’une des deux le crie même très fort… mais je ne pense que ce soit le bon amour, celui qui respecte et qui aide à grandir… si tant est même que ce soit de l’amour. Non, c’est autre chose, de l’instinct de possesion plutôt. Oui, elle agit comme si elle avait un droit de propriété sur cet homme, sous prétexte qu’ils ont des souvenirs communs, une vie commune peut-être même… la propriété de l’autre n’est pas l’amour de l’autre. C’est la désespérance de l’autre et l’amour de soi, exclusivement de soi.

Voilà une personne qui fait beaucoup de bruit autour d’une autre, rameute tout ce qui se trouve autour d’elle, à grands renforts de propos haineux, stupides, ridicules même parfois. Et pour quoi faire ? Pour essayer de se persuader qu’elle est tout pour un homme qui, lui, semblerait plutôt chercher le calme, la solitude, la paix…. Lui-même tout simplement.

Lyhane avait quitté les Grottes du Temps au bout d’une heure, presque apaisée. Elle aurait aimé être seule avec lui et lui aurait simplement demandé de lui faire visiter ce lieu qu’elle ne connaissait pas, qu’elle avait même découvert avec crainte, persuadée qu’elle ne pourrait pas rentrer, et s’il n’avait pas souhaité le faire, elle l’aurait fait seule et serait tout simplement venue lui raconter son expérience. Sans rien attendre en retour que sa présence. Si elle n’avait pas trouvé les deux femmes essayant désespérément de lui faire entendre raison, ce qui n’avait manifestement aucune chance d’aboutir, elle lui aurait raconté combien de paysages elle avait découverts en une deux heures passées à le chercher partout dans Tanaris…. les plages du Bout du Monde, les plateaux bordant la mer au sud de Silithus… elle lui aurait raconté en riant qu’elle était morte deux fois pour lui dans cette soirée… et elle lui aurait donné le petit sachet de sable qu’elle avait ramassé en pensant à lui, là-bas, sur cette magnifique plage du bout du monde.

Parce qu’elle l’aimait, maintenant elle le savait, Lyhane décida de quitter les Grottes du Temps, de le quitter. Elle le reverrait s’il le souhaitait, un jour, si les deux autres le laissaient enfin vivre et décider par lui-même. Elle le guetterait de loin, retournerait le voir dans les Grottes, de temps à autre s’il ne voulait en sortir, après tout le lieu était magique, reposant, amical même, quoique loin de la mer et sans coucher de soleil.

Elle faisait confiance à son ressenti. Certes, il avait cotoyé la mort, en avait souffert, avait probablement effacé tout ou partie de ses souvenirs, mais il en était revenu prêt à devenir lui-même… et c’était bien la seule chose qui lui importait. Oui, laisser le vide se faire en soi pouvait apporter le bien, elle le savait, elle l’avait vécu. Avoir peur de ce vide c’était avoir peur de soi-même.

Il fallait juste laisser le temps faire son œuvre. Lyhane sourit intérieurement en repartant vers Gadgetzan où elle devait retrouver sa maîtresse d’apprentissage qui venait à sa rencontre. Finalement le choix des Grottes du Temps avait valeur de message… dommage que le message ne soit pas compris par toutes…

Hochant la tête, Kelana prit la main de Flauris et se laissa entrainer par la chasseresse vers l'arbre qu'elle avait désigné. Elle espérait qu'Urandhal accepterait de parler de tout ça... ça avait l'air de tenir à coeur à Flauris

Je me réjouissais de raconter tout cela à Urandhal. Kelana me tenait la main, me la caressant du pouce.
J'espèrais qu'Urandhal ne soit pas trop fâchée que je me sois précipitée la recherche de Grand Frère...
Je craignais des reproches mais je savais les mériter!

Nous nous approchions de lui, je me précipitais vers lui en sautillant de joie:

-Urandhaaal, Urandhal, nous l'avons retrouvé!
Nous avons tellement à te raconté. Je tien s avant toute chose à m'excuser, non laisse-moi finir ne dis rien. J'ai été impulsive, comme une soeur peut l'être, j'ai voulu le protéger mais je n'étais pas prête à supporter son état. Tu m'avais prévenue mais mon coeur s'est emporté...

Je regarde Kelana qui me regarde avecun petit air de reproche encore présent dans son regard.

-Tu.. tu sembles fâché Urandhal.... Pardonne-mon exubérence, je tiens vraiment à aprtager tout cela avec toi tu avais bien cerné l'état de Grand Frère. Tu devrais le voir toi aussi.

Je regarde Urandhal dans les yeux avec un petit sourire supplicateur, je lui prend la main et lui dit:

-Tu as le droit de me taper, je le mérite

Il regarda l'Elfe avec insistance, et prépara sa main, qui vint se poser sur la joue de Flauris non pas pour lui assèner un soufflet, mais pour la lui caresser.

Il sentait bien le regard pesant de Kelana, mais il savait qu'elle comprenait que ce geste était amical.
Un sourire aux lèvres, il acquiesca et plutôt qu'un "je t'avais prévenu", il lui "que tu es bête, mais au fond, je ne peux pas t'en vouloir."

Il quitta la joue de l'Elfe avant d'inviter les deux femmes à monter à son arbre résidenciel, puis se met en lotus.
"Je t'écoutes, racontes-moi tout."

Effectivement Kelana s'était renfrognée. Il existait des tas de gestes amicaux autres que des caresses sur la joue.

Les deux elfettes montèrent avec Urandhal, et attendant la suite de la discussion, n'ayant pas grand chose à dire, Kelana passa la main autour de la taille de Flauris et posa la tête sur son épaule, non sans un certain air de fatigue décelable dans ses traits.

Voyant la main d'Urandhal en l'air, je fermais les yeux pour recevoir la gifle. Mais je ne ressentis qu'une caresse de réconfort. Je souris.

J'appréciais beaucoup le fait qu'il ne me fasse pas la morale.
Je regardais Kelana qui semblait avoir retenu son souffle. Je lui souris amoureusement.
Je lui prends la main. Nous nous asseyons. Je prends une grande respiration et je me lance
-Kelana et moi avons retrouvé Andúnëdil, une première fois devant les murs d'Uldum. Il fixait le mur... Il semblait perdu et vide. Il ne savait plus rien ressentir ni penser. Il savait juste qui nous étions et gardais de nous de vagues souvenirs.
Il se trouve en danger car on peut lui faire faire ce qu'on veut.
J'ai été tellement agitée que je suis partie Kelana lui a parlé plus longuement. Mes émotions ayant pris le dessus je n’avais plus les idées claires.
Ma Douce tu sauras mieux expliquer ce qui s'est passé.

Je remets en place une mèche de cheveux derrière l'oreilles de Kelana en lui soufflant merci de faire tout cela pour Grand Frère...

Le guerrier tourna la tête vers Kelana, sans un mot de plus, et écoutait la suite.

La druidesse soupira. C'était donc à elle d'expliquer... Sans doute supposait-elle que quand il fallait y aller, il fallait y aller.

"Que dire... il est dans un état d'apathie totale. Il ne ressent rien, il n'a plus la moindre pensée. Il ne s'exprime qua par questions ou par des mots brefs, ne fait que percevoir les choses ou se souvenir d'autres choses.

Il se croit serein alors qu'il est dans un état de néant complet. Pendant un temps j'ai pensé qu'il s'était fait voler son âme... mais il se pourrait que ce soit bien plus que cela."

Embrassant Flauris dans le cou, elle lui demanda :

"Explique-lui ton point de vue, je te prie..."

Contente de me sentir soutenue et entourée je donnais mes impressions

- Je suis un peu perdue. Il semble que cette elfe aux longs ongles l’ait fait mourir. Maintenant je ne sais pas ce qui est « mort » en lui. Il ne ressent plus rien, ni faim, ni froid, ni amour, nia haine, rien. Il semble attendre.
Je pense qu’il a besoin qu’on s’occupe de lui qu’on le promène qu’on lui montre des endroits qu’on aime, qu’on lui redonne goût à la vie. Peut-être alors il aura un déclic.
Il est vidé de toute émotion.
Lui a-t-on volé son âme ? Lui donne-t-on une deuxième chance de trouver sa voie à lui Andúnëdil et ne plus être l’ombre de Chercheur ?
Il faudrait que tu le vois Urandhal, tu pourrais nous donner ton avis. Et surtout tu pourrais lui parler, l’encourager.

Je scrute les visages de ma Douce et d'Urandhal, pour deviner leurs pensées