[RPP] Triste soirée

Il se faisait tard... la prison de Hurlevent avait été vidée de tous ses occupants et l'odeur du sang était omniprésente, oppressante.

La paladine s'effondra sur le sol de pierre, poussant des cris de douleur. Shiroten s'approcha avec vivacité, inquiète, tandis que le regard d'Urandhal se faisait vide. Les pensées de Solya étaient embrouillées... il n'y avait que douleur, une douleur forte, intense, qui prenait sa source à l'intérieur même de son crâne et se répandait dans tout son corps. La prêtresse lui appliqua quelques sorts de soin, tandis qu'Urandhal s'écroulait à son tour. Il s'était montré frénétique, avait vidé les lieux à grands moulinets avec sa hache.

Qu'est-ce qui l'avait mené à se comporter ainsi ? Etait-ce les confidences de Shiroten à Solya, devant l'édifice, un peu avant ? Ces révélations terrifiantes quant à la vérité de la mort des parents de la jeune paladine ? Ce démon invoqué par la Gardienne des Ailes... qui avait massacré tous les garde-paix et les autres personnes en travers du chemin de sa jeune maîtresse effrayée... Solya avait pleuré à chaudes larmes sur l'épaule de Shiroten. Elle ne pouvait pas lui en vouloir... elle était aussi victime qu'elle.

La tête de la paladine tournait. Shiroten lui ordonna de s'asseoir et de se reposer pendant qu'elle s'occupait d'Urandhal. La jeune draeneï pria les Naarus de l'aider... et le symbole caractéristique de la bénédiction apparut devant son front. La douleur était soulagée... mais toujours présente.

Solya voyait flou... Urandhal, étendu sur le sol... Shiroten, les mains jointes autour de la tête du guerrier, lui soufflant des paroles pour le ramener à la raison. Solya se releva et s'approcha, titubant, et retomba sur ses fesses à côté du guerrier. Elle s'inquiéta un instant... le guerrier, l'air désespéré, serrait Shiroten à lui en mutiler les côtes. Sachant son état, et comme visiblement elle ne portait pas de corset, ça devait la faire souffrir... mais elle ne disait rien. La paladine l'admira, mais souffla quand même quelques mots à ce propos.

"Les... Les côtes..."

Le guerrier sembla desserrer son étreinte, mais plus par épuisement qu'autre chose. Shiroten demanda à Solya d'utiliser sa pierre du Sanctuaire, avançant qu'elle ne pourrait les transporter tous deux.

"Je... je pourrais me relever, mais...
- Non ! Reste assise."

Solya sortit la pierre de sa bourse, mais la fit glisser de ses mains. Elle roula au sol devant elle, et Shiroten lui replaça entre les mains, lui disant de se concentrer. La pierre tomba une nouvelle fois. Solya tenta de la ramasser, mais il se produisit la même chose que quelques minutes auparavant, alors qu'elle tentait de poser la main sur l'épaule d'Urandhal pour le consoler : elle était trop loin et ne s'en rendait pas compte. Elle essaya une fois, puis deux... avant de regarder ses mains, tremblante, presque paniquée.

"Mes... mes mains...! Mais que...?
- Solya... concentre-toi. Tiens..."

Shiroten replaça la pierre dans les mains de Solya, qui avait essayé de saisir sa masse à sa ceinture, sans succès. Elle comprit. Elle ne parvenait plus à évaluer la distance. Les séquelles de l'accident de l'Exodar se faisaient sentir...

Elle se concentra brièvement sur la pierre, et Shiroten lui souffla quelques mots.

"C'est bien..."

La silhouette de Solya disparut de la prison, laissant le guerrier et la prêtresse seuls. Elle réapparut devant les portes du Sanctuaire. Lentement, elle tenta de saisir la poignée.

Sans succès...

Une nouvelle fois, puis encore, et encore. Toujours rien.

Elle s'énerva, et s'acharna à essayer, poussant des grognements furieux. Et n'y parvenant pas, elle s'effondra à genoux, les larmes coulant à flot de ses yeux...

Mes yeux se rouvrirent, au lieu de voir un ciel et des branchages, je voyais du bois, de la pierre... j'étais à l'intérieur. Je m'étais évanoui, je me rapelles juste d'avoir senti toute cette haine m'envahir... j'essayais de la contenir en moi mais elle était trop fort, et quand je vis cet imbécile d'humain avec ce sourire satisfait aux lèvres en bas des marches, arrachant les bijoux du garde, je... ce n'était plus moi.

Quelquechose a pris posséssion de moi, et s'est acharné sur tout ce qui est vivant, je fis de mon mieux pour éviter de toucher mes amis qui assistaient à ma folie, je ne pouvais plus l'empêcher de frapper... il y en a avais encore tellement...

J'entendais mon nom... ma douce Shiroten m'apellait mais je ne parvenais pas à m'arrêter, elle m'a giflé, mais ... rien la chose qui me panipulait comme une poupée de chiffon ne cessait pas son emprise.

Puis le dernier de ces humains prisonniers étaient morts... je leur en voulait tellement... même Eylona avait assisté à mes horreurs, et mes forcent se vidèrent d'un coup tout retomba, et je n'arrivais plus à me concentrer... je tremblait... trop...

J'ai pu enfin rassembler mes esprit dans les bras de ma jolie Draneï... elle m'en voudrait d'avoir agit comme ça, c'est sûr ! Pourtant j'ai essayé de m'arrêter, je le jure ...
Eylona a posé sa main sur mon épaule. Je craint de l'avoir touchée elle ne vas pas bien... le pauvre... je me sent tellement mal et coupable.

Seulement je tremble... c'est convulsif je ne parviens pas à m'arrêter, j'aimerais dire quelquechose que je n'arrive plus qu'à cracher ma haine envers les mortels... ah oui Shiroten... je sais: je suis mortel aussi... je me hais en ce moment.

J'essai de me relever à la demande de la prêtresse... je n'y parviens pas .... je m'écroule... elle s'ocupe d'Eylona, elle ne pourra pas me ramener seule... je... je m'en veux tellement de l'avoir blessée ce pauvre mage... je vais passer un peu de temps avec elle.

Des mains douces viennent me rassurer, je me sent mieux, elle me demande de tenir ma pierre magique liée au sanctuaire... en fait elle me la pose dans les mains... mais ... mais ???!

Je ne parviens pas à plier mes doigts ! Je ne sent plus rien, mes membres sont engourdis !
Elle incante, et une douce chaleur se répend en moi, j'en profite... la pierre... je me concentre... plus rien.

C'est donc comme ça que j'ai attéri ici ... mais je n'arrive pas à bouger la tête, j'ai mal. Je ne peux que tourner les yeux, tout est flou, et je ne sais pas mon était... où est Shiroten ? ... je doit me lever... AAAAAH .... j'ai maaaal ! Saleté... j'ai l'impression que mes veines sont en feu... !

Mon souffle s'accélère, et je me calme un peu... je repense à son sourire... ça me fais du bien. Je doit être en sécurité... ou au pire... bah. Je ferme les yeux, et j'essai de me reposer, j'irais peut-être mieux à mon réveil.

Se glissant comme un chat, une ombre entre par la fenêtre, laissant un filet glacial entrer dans la chambre. Une longue toge d'ombres flottant derrière lui, une capuche d'où deux petites lueurs pourpres faisaient leur apparition.

La chose s'avançait lentement, comme portée par l'air, et se rapprochait du corps d'Urandhal, à demi-conscient, pour sortir une lame dans laquelle la lune se reflètait.
La lame semblait faite d'obsidienne, un noir profond, autour de laquelle dansaient des vapeurs rouge sombre.

De sous cette masse d'ombre une voix rauque et glaciale presque surnaturelle s'échapait:

"Hahaha.. Oh, mais qui voilà... n'est-ce pas l'objet de mon contrat ?
Mais si !
Et incapable de faire le moindre petit geste, en plus !
Que t'es t-il donc arrivé ? Aurais-tu enfin compris que tu n'appartiens pas à ce monde ?

Ne t'en fais pas, je vais t'en faire partir, tout comme j'ai aidé tes parents. Oooooh, tu te demandes de quoi je parles ? Allons, crois-tu que ta famille ai disparue par hasard ? Pouf ? hahaha.
Nooon... nooooon ! Tu n'était pas là au bon moment, au bon endroit... je n'ai pas réussi à tous vous bannir.

Mais voilà que je t'ai enfin rattrapé, et je peux enfin achever mon oeuvre !
Tu n'as pas été facile à retrouver, tu sais ! Aaaaah ces contrats ! Ca gigotte, ca se débat... mais ça finit toujours par mourrir... de ma main ! Aahaha .... haaaaaaaa

<un soupir long et froid s'échappe de sous la cape d'ombre>
Tiens mais... quelle est cette aura ? On dirais celle d'une maîtresse des portails ! Ici ? Impossible !
Pourtant... elle est ... si proche... je ... <marque une pause> aaaaah je vois ! Elle te protège, hein ? Tu est plus malin que je ne l'avais imaginé: tu pactise avec les matronnes, maintenant !

Tout comptes fait, le défi sera plus intéressant ! J'attendrais .... patiemment ... j'ai mon temps ! Tu finira bien par t'éloigner d'elle, et alors.... hahahahaaaaaaaaa."

Dans un courant d'air, la créature s'échappe par le fenêtre, ne laissant qu'un morceau d'étoffe déchiré sur le sol, celui-ci fourmille d'ombre, comme si était vivant...

Les yeux du guerrier se fermèrent doucement, et dans un soupir avant de retomber dans son sommeil, il murmura: "je doit... les grottes du temps... mes ... parents..."
(Edit: il suffit que je décide de poster pour que tout le monde fasse pareil enfin heureusement mon post reprends bien la suite... ouf pas de delete :p)