[Kiina] Mage de l'Exodar en formation

"Bien le bonjour. cher journal.
Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai éprouvé le besoin d'écrire à nouveau.
Il y a maintenant un certain temps que je ne me suis pas sentie aussi bien : enfin je ne suis plus seule.

A vrai dire, depuis notre arrivée en Azeroth, j'ai toujours été guidée par des maîtres mages, donc je n'étais pas seule techniquement, mais il ne s'agissait que de relations purement professionnelles. Non, cette fois je ne suis plus seule.
Il y a maintenant quelques mois, j'ai rejoint un groupe nommé "les Ailes d'Ysera", mené par la druidesse Kelana. Je me plais bien, je sens que j'ai retrouvé le sens du mot famille et c'est agréable. J'ai moins l'impression de parcourir le monde sans but.
Dans le même temps, j'ai rencontré dame Muhra, monsieur Grumgor, monseigneur Thoas et d'autres nains forts sympathiques, ainsi que d'autres personnes bien sympathiques qui fréquentent l'auberge de dame Kumhra, à Forgefer.

En un rien de temps, j'ai forgé des amitiés, choses que je pensais impossible de par ma profonde méconnaissance du monde extérieur à l'ile de Brume Azur. J'avoue que je suis bien plus à l'aise avec les livres.
Heureusement que mes maîtres me forcent à sortir de l'Ile afin d'accomplir diverses missions pour eux, ça me forge le caractère."

Kiina leva sa plume. Elle avait un sourire aux lèvres. Décidément, les Ailes avaient le don de la mettre de bonne humeur. Elle n'osait pas s'imposer en tant que membre, mais traînait souvent dans le salon à observer, écouter et s'imprégner de l'ambiance.
Cela la mettait de bonne humeur, et lui insufflait le courage nécessaire pour accomplir les missions que ses maîtres lui donnaient.

Rapidement, la puissance de Kiina avait doublé. Elle n'était plus la petite mage d'il y a quelques années, à peine capable de lancer des sorts. A présent, la force de ses sorts avait atteint un seuil dangereux, elle était enfin devenue à même de se défendre. Elle commençait à être digne de son père. Et c'était à cette fin que Kiina portait le nom de son père Kaias comme un nom de famille, comme font les Humains. Pour se donner courage. Pour se motiver. Pour se rappeler...

Elle reprit sa plume.

"... En parlant de missions, cette fois je dois me rendre en Désolace. Des Satyres y auraient été aperçus, et mes maîtres auraient besoin que je récupère sur leurs corps des cornes et des ongles. Je vais me rendre sur place et régler cette affaire au plus vite. J'en ai pour quelques heures à peine, et Désolace n'est pas trop loin. J'ai du pain sur la planche. Au revoir, journal !"

Kiina redéposa sa plume. Son sourire avait disparu. Elle se leva et récupéra ses effets personnels. Bâton, armure, boisson et nourriture... rien ne manquait, et Kiina était parée. Elle sortit de sa chambre et avança d'un pas ferme et résolu. Il n'y avait personne au sanctuaire, les locataires étaient probablement partis vaquer à leurs occupations. Mais cela importait peu à Kiina. La jeune draenei franchit rapidement la porte du sanctuaire et se dirigea vers le maitre des hippogyphes. Le visage de Kiina était rapidement devenu froid, et il ne lui fallu pas longtemps pour prendre un vol vers la Combe de Nijel.

"Des Satyres..." rumina Kiina. Des agents de l'abjecte Légion Ardente...
Des énergies arcaniques crépitèrent autour des ses mains, et la jeune Draenei eut un sourire presque dérangeant alors qu'elle atterrit à la Combe de Nijel. Elle avait bien grimpé en puissance depuis le temps de Draenor. Et Draenor lui laissait un gout amer dans la bouche.

A l'époque, Kaias, un grand Mage draenei éduquait sa petite fille dans les voies des arcanes. La magie était un don naturel chez les draeneis, et Kaias avait bien l'intention de faire de sa fille un maître des arcanes au même titre qu'il en était un. La petite draenei apprenait vite, mais avait peur de la magie et ne laissait pas libre court à sa maîtrise : une fois, elle s'était littéralement brûlé les doigts lorsqu'un sort de feu mal lancé s'était retourné contre elle. Fort heureusement, les brûlures étaient bénignes, mais Kiina n'avait pas apprécié les cloques douloureuses qui en avaient résulté. Kaias, lui, se félicitait de cette mésaventure. Non pas qu'il était sadique et exigeant envers sa fille, mais Kiina en aurait appris quelque chose : la magie n'était pas quelque chose de défini et de facile à contrôler, et elle pouvait se retourner contre l'utilisateur. Kaias lui expliqua que la magie "de grandes personnes" pouvait avoir des conséquences bien plus graves que de simples cloques : elle pouvait littéralement détruire celui qui s'en servait mal, aussi bien physiquement que mentalement.
L'entraînement de la petite Draenei se poursuivit sous l'oeil avisé de son père. Cependant, l'incident avait du la perturber, car petit à petit elle préféra étudier les livres plutôt que pratiquer la magie. Kaias savait qu'un bon mage était également un excellent érudit, et devait donc nécessairement étudier, mais il estimait que la pratique était le meilleur moyen de progresser. Cependant, il laissa faire Kiina. Le temps passa et la jeune draenei avait peu à peu fini par abandonner l'entraînement pratique de la magie

Puis un jour, la Légion attaqua les camps draeneis éparpillés par le génocide orc. Il fut décidé par Velen que le peuple devait fuir. et des convois furent organisés jusqu'au Donjon de la Tempête, le dernier espoir de fuir la Légion Ardente. L'un des derniers convois qui avançait vers le vaisseau Naaru était avait été placé sous la garde de puissants draeneis, et Kaias faisait partie de l'équipe chargée de la protection. Alors que le convoi approchait de la moitié du chemin, une patrouille de la Légion Ardente attaqua. Les hommes se ruèrent pour défendre femmes et enfants. Kaias était en première ligne lors de l'assaut et déchaîna toute sa force contre les misérables créatures démoniaques, mais le temps que les autres défenseurs le rejoignent, il finit par être submergé. Une lame pénétra dans la chair de Kaias, le blessant mortellement. Un cri retentit. Kiina vit son père se faire transpercer de part en part par deux grandes épées et une lance. Se sentant se vider de son sang, et sentant arriver sa propre fin, Kaias se tourna vers Kiina, un sourire ensanglanté aux lèvres... "Vois ce dont un mage est capable, Kiina... voici ma dernière leçon". Kaias savait qu'il allait mourir, et il décida de donner libre à toute sa puissance sans se soucier des conséquences. Il déchaîna toute la force des arcanes sur les misérables agents de la Légion, éliminant ses trois meurtriers d'une seule formidable explosion arcanique, puis il se retourna, titubant, déclenchant de très puissantes magies sur les membres de la Légion proches de lui, carbonisant littéralement l'un deux, transformant en statue de glace un autre. Mais les renforts de la Légion semblaient apparaître de nulle part, et au fur et à mesure que Kaias en éliminaient, les créatures démoniaques revenaient en nombre. Kaias se vidait de son sang à pleine vitesse, et il se mit à genoux. Il eut juste le temps de hurler "Fuyez ! Allez au vaisseau Naaru !" avant de lancer une autre attaque et s'écrouler au sol.
Kiina hurla de tristesse de désespoir et, debout dans sa caravane, elle tendit les bras vers les démons et lança sa propre magie sur eux... mais sa magie était tellement faible que les démons ne daignèrent même pas lui adresser un regard lorsque les sorts firent mouche. L'ordre de fuite fut aussitot mis en action et les elekks de la caravane pressèrent le pas et galopèrent. Kiina, en larmes, tenta de sauter hors de la caravane, mais une autre draenei l'attrapa et l'en empêcha. Elle eut le temps de voir les agents la Légion s'approcher du corps inerte de son père tandis que le convoi s'éloignait à toute vitesse du champ de bataille...

Alors que Kiina se remmémorait ces scènes du passé, elle réalisa qu'elle avait marché depuis un long moment hors de la Combe de Nijel et qu'elle était proche d'un artefact dont l'architecture lui rappelait celle des satyres... Les Satyres... ces sales suppôts de la Légion Ardente... Elle avait atteint Sargeron, l'endroit où elle devait se procurer des cornes de satyre... un endroit qui puait les satyres... un endroit qui puait la Légion Ardente. A la pensée de la Légion, le visage de Kiina se déforma sous l'effet de la colère, des énergies arcaniques crépitant autour de ses bras. Elle observa l'espèce de croix un instant puis elle fit route d'un pas résolu vers le domaine satyre, le visage tordu de haine envers la Légion sous toutes ses formes.